FFS : «La légitimité populaire est au-dessus de la légalité constitutionnelle»
Par Mounir Serraï – Le FFS estime qu’il n’y a aucune autre légitimité au-dessus de celle du peuple. «La légitimité populaire est au-dessus de la légalité constitutionnelle et seul le recours au peuple pour fonder la légitimité démocratique et l’Etat de droit est en mesure de sortir notre pays de la crise. Le peuple est la source de tous les pouvoirs. Il est le socle de la démocratie», affirme le parti dans la résolution politique de son conseil national. Pour le FFS, il y a deux options possibles : soit l’enlisement dans la lutte du pouvoir pour le pouvoir et la consécration de l’alternance clanique qui aboutira à la reproduction de la dictature et ses maux, soit le retour à la légitimité populaire et la construction de l’alternative démocratique.
«Une grande nation comme la nôtre doit se référer constamment à son histoire et évoquer sans cesse ses expériences passées et les sacrifices consentis par des générations entières de martyrs pour trouver une issue à la crise actuelle», souligne le plus vieux parti de l’opposition, insistant sur «ce passage inévitable» qui doit s’organiser dans le cadre d’une transition politique, économique et sociale à la hauteur des fondements du 1er Novembre 54 et des principes du Congrès de la Soummam.
«Sur le plan pratique, il s’agit d’œuvrer à amorcer un processus constituant et un nouveau contrat politique et social qui aboutira à l’édification d’une deuxième République et d’un Etat de droit», ajoute le conseil national du FFS qui réaffirme «la nécessité de l’élection d’une Assemblée nationale constituante qui est un impératif de stabilité politique et un prélude qui marquera le retour à la légitimité populaire».
«L’Assemblée nationale constituante constitue une échéance incontournable pour sortir du provisoire et des incohérences politique et juridique et rendre irréversible la démocratie», explique ce parti, qui rappelle que «dix-huit semaines après le début de ce mouvement révolutionnaire, nous assistons à un éveil et une détermination sans égale des masses populaires pour la reconquête de leur dignité et de leur droit à l’autodétermination».
«Face à cela, incapable d’imaginer ou ne voulant pas d’une solution politique à la crise, les décideurs se réfugient derrière la légalité constitutionnelle et, au mieux, tentent d’accréditer l’idée que l’élection d’un nouveau Président réglera tous les problèmes du pays. Cette démarche n’est qu’une tentative de recomposition clanique visant à pérenniser un système finissant, rejeté par tout un peuple», soutient-il, considérant que «les multiples dossiers épineux de corruption n’ont fait que révéler la nature de ce système qui a structuré l’Etat en organisation mafieuse. Le mérite du 22 février est déjà dans la mise à nu des secrets de l’omerta».
Pour le FFS, «seul un Etat de droit issu de ce socle constitutionnel incontesté et incontestable et qui aura comme base la démocratie politique, le pluralisme, l’égalité homme-femme, les libertés individuelles et collectives, l’indépendance de la justice, la séparation des pouvoirs dans le cadre d’un état civil, pourra réconcilier l’Etat et la société, renforcer la cohésion nationale et faire renaître la confiance indispensable à l’édification d’une nation libre et épanouie».
M. S.
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