La pire des solutions
Par Bachir Medjahed – Il serait fortement illusoire de croire ou, plus grave, de faire croire que dès lors qu’on aura organisé urgemment une élection présidentielle par reconduction des mêmes contradictions, on sortirait de la crise.
Une question majeure se pose pour le lendemain de la future élection. Pourquoi, jamais à ce jour, une élection n’a-t-elle pu bénéficier d’une quelconque légitimité ? Il a toujours été fait croire qu’il s’en suivrait une dynamique de développement qui nous inscrirait dans une logique d’émergence. Ce n’est pas fatalement le temps qui met en danger réel toute légitimité qui devrait en être attendue, mais une extrême urgence et un cafouillage monstre qui verraient se mettre en place la pire des solutions.
Au regard de l’incapacité et de l’impossibilité du Président élu à combattre la corruption, on en déduit qu’aucune solution n’a conféré à celui-ci le pouvoir de gagner la lutte contre ce fléau. Encore faudrait-il réellement accepter de s’engager dans cette lutte quand ce sont ses proches amis qu’il faudrait «sacrifier» pour sauvegarder les institutions.
Une faille est à constater dans la Constitution en ce sens où seul le Président est obligé de prêter serment et non son gouvernement. Les ministres doivent également être astreints à cette obligation et jurer qu’ils doivent gérer l’avenir du pays en concevant le leur en Algérie. Ils doivent accepter de se soumettre à tout contrôle en-deçà et au-delà des frontières. Les hauts dirigeants ont pratiquement trois objectifs à atteindre concomitamment : s’enrichir au-delà de la satiété et se protéger par l’acquisition d’une nationalité protectrice.
Leur protection consiste à favoriser la reconduction du système qu’ils ont servi. Le système tourne autour du FLN. Du fait que celui-ci est sans cesse reconduit, le paysage politique demeure le même avec la présence des courants politiques. On ne peut rien construire de neuf avec l’ensemble des partis existants.
B. M.
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