19e vendredi de marche : les Algériens ont défié le dispositif policier et la chaleur
Par Mounir Serraï – Rien ne semble ébranler la détermination des Algériens à poursuivre leur mobilisation pacifique afin de concrétiser leurs aspirations à changer le système politique. Ils étaient tout aussi nombreux ce vendredi, le 19e depuis le début du hirak le 22 février, à sortir dans les différentes villes du pays pour exiger le départ de tout le système et l’engagement d’un processus de transition démocratique. Même tonalité aussi bien à Alger que dans les autres villes du pays.
Défiant la chaleur en ce début d’été, les manifestants ont brandi des banderoles et des pancartes à travers lesquelles ils réclament l’«instauration d’un Etat civil, un Etat de droit et une véritable démocratie». Les manifestants ont appelé à déjouer toute tentative de division ou de semer la fitna entre Algériens en scandant : «Les Algériens khawa khawa, lekbayel khawatna (les Algériens, frères, frères et les Kabyles sont nos frères).»
D’autres slogans contre le racisme ont été scandés à Alger, Oran, Annaba, El-Tarf, Mila, Guelma, Tlemcen, Sidi Bel-Abbès et bien d’autres villes du pays. Même au sud, les Algériens ont marché, sous un soleil de plomb, pour l’Algérie, exigeant «une Algérie libre et démocratique» et rejetant «la fitna et le régionalisme». A Tipaza, Blida, Chlef, Aïn Defla, Médéa, Djelfa, Mostaganem, Relizane, Aïn Témouchent, les manifestants ont insisté pour le «départ du gouvernement actuel et le respect de la souveraineté populaire».
Ce 19e vendredi s’est déroulé sous une haute surveillance sécuritaire, notamment à Alger où la police a investi dès la matinée tous les axes routiers du centre-ville, procédant à des contrôles et des fouilles des manifestants.
Plusieurs militants de partis et d’activistes dans des organisations de défense des droits de l’Homme et des associations ont été interpellés. Certains d’entre eux ont été relâchés tandis que d’autres sont maintenus aux commissariats, probablement pour qu’ils soient présentés devant le procureur.
M. S.
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