Il faut une trêve
Par Saïd N. – L’évolution inquiétante que connaît la situation au Soudan, avec les nouvelles violences qui ont ensanglanté les protestations populaires d’hier, doit nous servir de leçon, à nous les Algériens, à savoir que cette tendance à la radicalisation, perceptible aussi bien de la part du pouvoir en place que de la rue, et qui s’accentue de semaine en semaine, ne peut mener au final qu’à l’affrontement dont nul ne mesure encore les conséquences.
L’arrestation, cette semaine, de manifestants pour port «illégal» d’autres drapeaux que l’emblème national, suivie de la mise en détention préventive d’un vieux moudjahid, connu pour ses diatribes politiques, marquent, en effet, une escalade aussi inédite que dangereuse de la part du commandement de l’état-major de l’ANP qui a pourtant promis d’«accompagner» le processus de changement jusqu’au bout.
De l’autre côté des barricades, des réseaux de militants, dont certains étaient à un moment de l’histoire des alliés de l’armée, galvanisent les foules par des discours enflammés contre l’état-major de l’ANP et à son chef et essaient d’en faire le principal enjeu de la bataille qui continue à se jouer dans la rue.
A ce rythme, et avec la poursuite des actes de répression, les choses peuvent facilement déraper et entraîner tout le monde dans une spirale de violence incontrôlable. C’est pourquoi une trêve est plus que nécessaire pour permettre aux forces saines des deux côtés d’avancer pour trouver un compromis salutaire et sortir le pays de cette zone de turbulence.
S. N.
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