Le Réseau contre la répression «indigné» par l’arrestation de Bouregaâ et de manifestants
Par Mounir Serraï − Le Réseau de lutte contre la répression, pour la libération des détenus d’opinion et pour les libertés démocratiques dénonce vivement la poursuite de l’emprisonnement de manifestants en raison de leur port de la bannière amazighe. «16 personnes, dont des élus, ont été déférées aujourd’hui devant le tribunal de Sidi M’hamed, à Alger. Après avoir été entendu par un juge d’instruction, toutes ces personnes ont été placées en détention provisoire sur la base de l’article 79 du code pénal et au motif explicite de s’être rendus coupables d’″atteinte à l’unité nationale″», relève ce Réseau dans un communiqué, précisant que «ces personnes, dont la liste nominative sera communiquée ultérieurement, ont été arrêtées par les services de sécurité durant la marche populaire du vendredi 28 juin 2019, alors qu’elles arboraient l’emblème amazigh en même temps que les couleurs nationales».
Le Réseau souligne ainsi que «le port de l’emblème amazigh, référence parmi d’autres de notre ancrage identitaire amazigh n’est ni un crime ni un délit dans notre pays, l’Algérie, où la Constitution reconnaît tamazight comme langue nationale depuis 2002 et langue officielle depuis la révision de la Loi fondamentale en février 2016, résultante de longues luttes pour le recouvrement de notre identité nationale pleine et entière».
Le Réseau se dit ainsi offusqué de «la décision de placer sous mandat de dépôt − autre appellation de la détention provisoire − des citoyens algériens qui n’ont commis aucun outrage ni infraction à la loi et qui dans ce moment collectif d’appel au changement et à la démocratie, ont eu l’élan de rappeler leur attachement à la culture et à l’histoire ancestrales de leur pays».
Le Réseau s’indigne «de la main lourde de la justice sur des citoyens algériens qui ont exercé leur droit à la libre expression sur une question par ailleurs consensuelle». Il dit aussi «prendre à témoin les Algériens et tient pour responsables les autorités judiciaires d’abus de pouvoir», comme il exprime sa profonde indignation suite à l’arrestation de l’ex-commandant de l’ALN Lakhdar Bouregaâ et appelle à sa libération ainsi qu’à celle des citoyens algériens emprisonnés pour leurs opinions et activités politiques.
M. S.
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