A la veille d’une réunion décisive du parti : guerre à couteaux tirés au RND
Par Saïd N. – A moins de vingt-quatre heures de la tenue d’une réunion extraordinaire de son conseil national, le Rassemblement national démocratique (RND) se retrouve face à son destin, puisqu’il va falloir pour les membres de cette instance délibérante désigner le successeur d’Ahmed Ouyahia, en prison depuis le 12 juin dernier.
En l’absence d’une figure charismatique ou consensuelle, la compétition s’annonce rude entre quatre prétendants. Selon les échos rapportés par la presse, le favori est l’ex-ministre de la Culture Azeddine Mihoubi, présenté comme «proche» d’Ahmed Ouyahia et soutenu par les partisans de l’ex-secrétaire général.
Mihoubi devrait croiser le fer avec des candidats tenaces comme l’ancien ministre de la Formation professionnelle Mohamed Mebarki, l’ex-sénateur et coordinateur du bureau de la wilaya de Mila, Amar Messaoud, mais, surtout, l’ancien porte-parole du parti, Seddik Chihab.
Premier avec Belkacem Mellah à avoir déclaré la guerre à Ahmed Ouyahia, au lendemain de la destitution de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika, et à saluer, plus tard, son incarcération dans des affaires d’octroi d’indus avantages à des hommes d’affaires proches du cercle présidentiel, Seddik Chihab entend fructifier ce positionnement jugé par d’aucuns comme «opportuniste» pour capter les voix des membres du conseil national et apparaître comme l’«homme du changement» au sein de ce parti.
Malgré donc cette longueur d’avance qu’a prise théoriquement Seddik Chihab sur son principal rival, Azeddine Mihoubi, tous les pronostics favorisent ce dernier, qualifié de «fédérateur» et d’homme «capable de relancer le parti» et de lui éviter l’effondrement, à l’heure où, sous l’effet du changement en cours, les observateurs prévoient une recomposition aussi brusque que profonde de la classe politique, jugée en déphasage avec son temps.
S. N.
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