Benflis : «Le prochain mandat présidentiel sera un mandat de transition plein et entier»
Par Mounir Serraï – Ali Benflis, président de Talaie El-Houriyet, estime que le futur président aura inéluctablement un mandat de transition.
«Nul ne doute que le prochain mandat présidentiel sera un mandat de transition plein et entier. Et c’est dans ce cadre-là que se trouve la place naturelle de la transition démocratique, de la nouvelle Constitution et de l’objectif global de changement de régime politique», souligne Benflis, dans une tribune publiée dans le quotidien El-Watan.
Pour lui, «une occasion historique s’offre à nous tous, sans distinction d’obédience idéologique, de vision politique ou de choix tactique, de faire des prochaines élections présidentielles autre chose qu’un autre faux-fuyant, un autre sursis accordé à un régime politique en voie de déchéance ou un semblant de changement sans le changement».
Pour Ali Benflis, qui défend l’option d’une présidentielle une fois toutes les conditions réunies, considère que «l’enjeu majeur pour cette révolution est de savoir quoi faire de sa victoire». «En effet, cette révolution a déjà redonné au peuple sa fierté. Elle a insufflé dans la nation un souffle puissant d’unité, d’harmonie et de cohésion. Elle a semé dans la société les germes inaltérables du changement et du renouveau», ajoute-t-il. «La vision que porte cette révolution est d’une clarté absolue, c’est celle d’une Algérie vivant à l’unisson avec les exigences de son siècle, c’est-à-dire une Algérie démocratique et moderne», enchaîne le président de Talaie El-Houriyet pour lequel «les objectifs de cette révolution ne sont atteints d’aucune équivoque et concernent l’édification d’un Etat de droit où la souveraineté populaire tiendrait toute sa place, où la citoyenneté ne serait plus qu’un autre concept trompeur et où les droits et les libertés individuels et collectifs seraient respectés, protégés et garantis de manière intransgressible».
«Voilà le socle commun qui nous rassemble et c’est lui qui importe le plus. Le reste, tout le reste n’est qu’une affaire de priorités à hiérarchiser, de choix des moyens à se donner pour les atteindre et de meilleure voie à emprunter pour leur réalisation, c’est-à-dire la voie la moins longue, la moins risquée et la moins coûteuse», soutient Benflis, qui situe les lignes de clivages à ce niveau-là.
«Pour aussi profondes et fortes que soient ces différences, elles ne relèvent pas du fond et de la substance, mais du choix du moment et d’un ordre de priorité à établir. L’objectif global de changement de régime, de même que la phase de transition devant y conduire et la nécessité d’une nouvelle Constitution devant servir à son encadrement font, de fait, l’objet d’un véritable consensus national», relève-t-il, estimant que ce qui fait encore débat, c’est le choix du moment le plus propice et le plus opportun pour l’ouverture de l’ensemble de ces chantiers dont l’extrême sensibilité et la grande complexité n’échappent à personne.
Ali Benflis demeure ainsi convaincu que «sans un Président légitime et sans un gouvernement qui serait l’émanation d’une volonté populaire exprimée sans craintes et sans contraintes, l’ouverture précipitée de ces chantiers relèverait du saut vers l’inconnu et participerait, en plus imagé, au navire que l’on veut mener à bon port sans personne aux commandes».
M. S.
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