L’élection d’un islamiste à la tête de l’APN déstabilise les Frères musulmans
Par Saïd N. – Présenté par tous les médias nationaux et internationaux comme un «fait inédit dans les annales», l’élection, mercredi, d’un islamiste à la tête de l’Assemblée populaire nationale est déjà amputée du soutien du plus grand parti islamiste, à savoir le MSP.
Dans un communiqué diffusé sur son compte Facebook, le chargé de communication de ce parti, Benadjmia Bouabdallah, annonce que le groupe parlementaire du MSP avait boycotté la séance de vote consacrée à l’élection du nouveau président de l’Assemblée. Il dément, par la même occasion, les informations publiées par certains organes de presse évoquant le retrait des membres de ce groupe en pleine séance de vote, ce qui, au demeurant, ne change rien à la donne.
Cette démarcation jusque-là inexpliquée du MSP tranche avec l’engouement qui anime ce parti depuis quelque temps ainsi que, d’ailleurs, les autres formations de même obédience pour rejoindre le nouveau pouvoir. Le porte-parole du MSP a promis qu’un communiqué du bureau exécutif du parti, qui se réunira ce jeudi, donnera plus d’éclaircissements sur cette affaire.
Mais, quelles que soient les explications qui seront données pour justifier ce choix de s’opposer à l’intronisation d’un député du même courant politico-idéologique à la tête de la chambre basse du Parlement, la défection de la principale formation islamiste trahit des dissensions plus profondes que ne laissait apparaître la dernière rencontre au Forum national de dialogue où tous les partis islamistes affiliés à l’Internationale des Frères musulmans étaient représentés, du Mouvement El-Bina auquel appartient le successeur de Mouad Bouchareb, au MSP, en passant par le FJD d’El-Adala d’Abdallah Djaballah et de ses anciennes créations : Ennahda et El-Islah. Sans compter la présence, bizarrement peu commentée par la presse, des deux représentants du FIS dissous, Abdelkader Boukhamkham et Kamel Guemmazi.
S. N.
NB : une erreur technique a fait tronquer le texte d’une bonne partie, rendant ainsi incompréhensible sa lecture. Nous nous en excusons auprès de nos lecteurs et republions le texte dans son intégralité.
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