L’impasse
Par Kamel M. – L’absence de réponse à l’offre de dialogue sérieuse présentée par une partie de l’opposition, les discours de plus en plus virulents et inexpliqués du chef d’état-major de l’ANP et la réponse ferme des citoyens aux sommations pléonastiques de ce dernier sont un signe qui ne trompe pas : l’Algérie est définitivement dans l’impasse.
L’ébullition provoquée chez les citoyens par le dernier discours de Gaïd-Salah présage une dangereuse escalade sans que l’on comprenne pourquoi le commandement de l’armée persiste dans cette voie qui ne peut déboucher que sur une confrontation. Pourtant, les mises en garde de plusieurs personnalités politiques montrent bien qu’à ce rythme le pays chemine immanquablement vers l’aggravation de la crise dont les conséquences seront dramatiques sur tous les plans.
Ce vendredi, des millions d’Algériens battent le pavé encore une fois, plus résolus que jamais à éradiquer l’ancien système qui est loin d’avoir été affaibli. Les pratiques scabreuses héritées de l’ère Bouteflika continuent de hanter les dédales des institutions vacillantes et illégitimes. L’image figée de Bouteflika, inchangée depuis son avènement en 1999, habite encore les murs de ces collectivités croupions qui se lézardent sous l’effet des pas énergiques et constants des manifestants de plus en plus nombreux à rejoindre la contestation.
Loin d’avoir gagné la bataille de l’affranchissement d’un régime archaïque représenté par une génération complètement en marge de la modernité, le peuple voit, au contraire, ses espaces de liberté chèrement acquise se réduire comme une peau de chagrin par la force d’une inertie née de l’absence de vision clairvoyante et réfléchie chez les tenants du pouvoir actuel.
Les atermoiements et les contournements flagrants des revendications des citoyens n’apporteront rien de bon les jours et les semaines à venir. Le changement réclamé par le peuple doit se faire maintenant. Car, demain, il sera déjà trop tard.
K. M.
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