Le FFS dénonce «l’entêtement affligeant du régime qui méprise les aspirations populaires»
Par Mounir Serraï Le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), Hakim Belahcel, dénonce «l’entêtement affligeant du régime qui nargue et méprise les aspirations populaires et qui ne tient pas compte des opinions politiques maintes fois énoncées par l’opposition».
Le plus vieux parti de l’opposition estime que le régime «s’agrippe à une seule option, à un seul choix et à une unique fatalité, à savoir l’organisation d’une élection présidentielle d’une manière expéditive». Belahcel estime que «même son appel au dialogue n’a été qu’une escroquerie politique à travers laquelle les tenants du pouvoir voulaient appâter le maximum de participants afin de valider et d’accréditer un plan diabolique électoraliste qui fera en sorte de sauver le régime et de perpétuer son hégémonie totalitaire». Le Premier secrétaire souligne que «la rue ne décolère pas, bien au contraire. La formidable mobilisation des millions d’Algériennes et d’Algériens n’est pas prête ni à s’estomper ni à s’amortir».
«Les marées humaines qui ébranlent les quatre recoins du territoire national persévèrent et s’activent à maintenir à flot leurs revendications légitimes et à faire valoir le caractère civilisé et pacifique de ces imposantes démonstrations de force», relève-t-il, assurant que «le peuple algérien dans sa diversité culturelle et dans sa pluralité politique et idéologique, le tout enrobé dans un patriotisme unitaire et rassembleur, réitère depuis cinq mois maintenant, les mêmes demandes politiques et brandit les mêmes exigences révolutionnaires».
«Il revendique encore et toujours le changement radical du régime despotique et mafieux et l’instauration de la deuxième République, synonyme de l’édification d’un Etat de droit et des libertés», soutient-il. Et, poursuit Belahcel : «En face, il y a le pouvoir. Il est plus que jamais répressif et coercitif. Pis encore, il a même montré un déficit inquiétant à entretenir sa façade politique, autrefois jalouse du respect des formes et des normes, quand bien même elles étaient toujours trompeuses et besogneuses. C’est la cacophonie généralisée !»
Le FFS, ajoute le premier secrétaire, «naturellement et indiscutablement a rejeté cette offre de dialogue empoisonnée». «Nous avons à plusieurs reprises réitéré nos positions de principe par rapport à l’efficience d’un quelconque dialogue politique en l’absence d’un climat apaisé et détendu par des mesures d’urgence qui doivent être un indice de la bonne volonté du pouvoir à s’inscrire dans un véritable processus de sortie de crise», assure-t-il. Et d’enchaîner : «Comme nous avions condamné le comportement violent et choquant de la main sécuritaire du pouvoir à l’encontre de paisibles et pacifiques manifestants et dénoncé l’interdiction du drapeau amazigh dans les marches populaires.»
Belahcel assure que «le FFS a aussi contesté l’instrumentalisation tendancieuse de l’appareil judiciaire, tantôt pour annihiler toutes les voix opposantes et discordantes à l’ordre établi et à la nouvelle tyrannie qui s’installe graduellement». «Malheureusement, estime-t-il, cette cabale judiciaire n’a épargné ni les militants politiques, ni les acteurs des mouvements sociaux, ni les étudiants, ni les symboles de la glorieuse guerre d’indépendance. Le cas de Si Lakhdar Bouregaâ en est un exemple flagrant».
M. S.
Comment (9)