Hors jeu
Par Houari A. – Totalement amorphe depuis son installation et se sachant rejeté massivement par le peuple, le gouvernement Bedoui se démène depuis la qualification de l’équipe nationale en finale de la CAN-2019, en Egypte, pour tenter de se rattraper et de s’introduire dans la vie publique.
De concert avec l’état-major de l’armée qui lui dicte la politique à suivre, Noureddine Bedoui annonce des mesures exceptionnelles pour accompagner le déplacement des supporters des Verts, et la réservation de 28 avions, dont 9 militaires, pour les transporter à l’aller et au retour. Aucun autre pays n’a encore fait cela. Le pouvoir croit peut-être qu’avec de tels «cadeaux» offerts à la jeunesse algérienne il pourrait retisser les liens rompus avec la population ou, du moins, espère-t-il, qu’il atténuerait un tant soit peu la hargne des Algériens, décidés à s’émanciper de toute tutelle et à se réapproprier tous les symboles qui font leur fierté et celle de leur pays, à commencer par cette équipe nationale qui retrouve tout d’un coup une volonté de puissance jamais possédée par nos dirigeants.
Si le pouvoir en place pense que cette joie mirifique et, par moments, irraisonnée, que procure aujourd’hui le football aux Algériens peut aider à dévier le mouvement de protestation de sa trajectoire et de ses objectifs, qui est de dégager tous les symboles civils et militaires du régime de Bouteflika, il risque bien d’en pendre pour son grade, parce qu’il n’a jamais rien compris à la psychologie de l’Algérien, ni même à ses aspirations.
H. A.
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