Le journal britannique The Financial Times décrypte les messages de l’armée
Par Houari A. – Commentant l’évolution de la situation en Algérie, le quotidien britannique de référence The Financial Times a constaté que le chef de l’armée «a accentué la répression du soulèvement populaire», en évoquant de nouvelles arrestations en prévision de nouvelles manifestations après la finale de la Coupe d’Afrique des nations prévue ce vendredi entre l’Algérie et le Sénégal.
Faisant le bilan de cinq mois de contestations populaires ininterrompues, le quotidien londonien notera que le soulèvement «a mis fin au régime dictatorial d’Abdelaziz Bouteflika mais n’a pas permis d’instaurer une transition vers la démocratie».
Selon cette analyse, le match de ce vendredi «sera un autre test, dans le sens où une victoire de l’équipe algérienne galvanisera très fortement les manifestants». «Il existe une nouvelle forme de fermeté chez l’armée et la police que nous n’avons pas vue depuis le début des manifestations», a déclaré la politologue Dalia Ghanem-Yazbek du Carnegie Middle East Center à Beyrouth, cité par The Financial Times dans le cadre de la même enquête. Et d’ajouter : «L’armée sous le commandement de Gaïd-Salah durcit le ton et envoie des messages aux manifestants, leur disant nous vous avons fait assez de concessions.» La même politologue estime que «la relation entre l’armée et le soulèvement dépend de sa capacité à préserver la cohésion interne et à s’assurer du soutien des hommes de troupe mais, aussi, de sa capacité à défendre ses intérêts et maintenir le budget qui lui est alloué à son niveau habituel».
Dans la même optique, le journal londonien souligne que le chef d’état-major de l’armée «a satisfait la demande des manifestants d’évincer Bouteflika, puis a mené une purge qui a abouti à l’emprisonnement d’un certain nombre d’anciens responsables et d’oligarques pour corruption mais refuse de permettre le transfert du pouvoir aux civils».
H. A.
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