Les vérités d’un antiraciste français qui fâchent les extrémistes anti-Algériens
Par Kamel M. – L’ancien délégué interministériel à la lutte contre le racisme a répondu aux activistes de l’extrême-droite et de la droite proche de Nicolas Sarkozy après l’acharnement qui a suivi les manifestations des Algériens suite aux victoires retentissantes des Verts à la Coupe d’Afrique des nations.
«La liesse populaire des supporters de l’Algérie aura donné lieu à son lot de dégradations et d’interpellations dans des proportions tout à fait classiques pour un rassemblement festif impliquant une population dans l’ensemble très jeune», a écrit Gilles Clavreul dans un message posté sur les réseaux sociaux. «Du côté de l’extrême droite, on n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent pour crier au grand remplacement», a-t-il ironisé.
Pour le cofondateur du Printemps républicain, «cette victoire de la CAN, conclue par la victoire de l’Algérie, aura lancé une nuit de fête qui a dû beaucoup agacer les identitaires, ceux d’un bord, mais aussi ceux de l’autre bord». Gilles Clavreul fait allusion aux extrémistes religieux chez qui il décèle une certaine incommodation devant ces manifestations «ouvertes» et «pacifiques».
«Du côté des islamistes, a-t-il commenté, ce n’est pas la joie non plus. Tous ces corps qui exultent (…), toute cette joie simple, tous ces rassemblements qui ne sont pas des appels à la fermeture et au repli, qui ne sont pas des condamnations collectives, ni des appels au combat, cela ne peut que leur déplaire». «Surtout quand les filles (…) peu nombreuses, il est vrai, mais tout aussi libres dans l’expression de leur joie que les garçons, sont de la partie.»
Bien sûr, Gilles Clavreul a eu droit à sa part d’injures et d’insultes émanant des milieux de l’extrême-droite pour avoir exprimé un avis contraire aux nostalgiques de l’Algérie française, peu nombreux mais néanmoins très actifs.
Des extrémistes avaient appelé la police à tirer sur les supporters algériens, tandis que le parti de Nicolas Sarkozy, par la voie du président du groupe des Républicains au Parlement, Christian Jacob, interpellait le Premier ministre de façon solennelle contre les «Algériens qui manifestent impunément», dans une tentative criante de glaner des voix dans le gisement électoral de Marine Le Pen.
K. M.
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