L’Obs enquête sur les biens acquis par les fonctionnaires algériens en France
Par Kamel M. – L’hebdomadaire français Le Nouvel Observateur s’est intéressé aux biens acquis par de hauts fonctionnaires algériens en France.
Le média français cite Abdesselam Bouchouareb, Mokhtar Reguieg et Amar Saïdani, entre autres. Evoquant le bien de l’ancien ministre de l’Industrie, Le Nouvel Observateur note que son bien est «situé dans le cœur du Paris historique, en bordure de Seine et face à Notre-Dame», en rappelant que Bouchouareb fut le directeur de campagne d’Abdelaziz Bouteflika en 2014. Un bien de 156 mètres carrés «estimé aujourd’hui entre 2,5 et 3 millions d’euros», selon le magazine français qui affirme que l’ancien ministre aurait assuré qu’il était «résident en France depuis 1978» et qu’il n’avait «rien à cacher».
Le Nouvel Observateur révèle également que l’ancien chef du protocole de Bouteflika Mokhtar Reguieg aurait bénéficié d’un logement à Paris en 2018. Autre bien recensé par les enquêteurs, celui de l’ancien président de l’APN et ancien secrétaire général du FLN, Amar Saïdani. Un appartement luxueux dont Algeriepatriotique avait révélé l’existence avec images satellitaires à l’appui.
«Une recherche au cadastre nous confirme les biens à Neuilly-sur-Seine d’Amar Saïdani, président de l’Assemblée populaire nationale de 2002 à 2004, puis secrétaire général du FLN, le parti majoritaire, de septembre 2013 à octobre 2016. Acheté en 2009 pour 665 000 euros – payé pour moitié par prêt bancaire et pour moitié sur deniers personnels – le quatre-pièces de 101 mètres carrés situé boulevard Victor-Hugo est toujours au nom de la SCI L’Olivier, qui associe cet homme politique de premier plan à plusieurs membres de sa famille», confirme Le Nouvel Observateur.
Le média français a cité l’ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal dont la fille est propriétaire d’un appartement dans la capitale parisienne. Mais de nombreuses sources ont indiqué que celui-ci lui a été acheté par son mari, homme d’affaires de nationalité étrangère. On ne sait pas si la justice algérienne enquête de son côté sur ce bien, d’autant que Sellal a été placé sous mandat de dépôt dans le cadre des affaires de corruption et d’indus avantages octroyés à des hommes d’affaires également sous les verrous.
Quant à l’ancien ministre des Affaires étrangères Mohamed Bedjaoui, il a refusé de répondre aux questions du journaliste, selon le magazine. Mais d’aucuns savent que ce dernier a exercé de hautes fonctions dans des institutions internationales et que son salaire à La Haye lui permettait aisément d’acquérir un bien en Europe. «Tout est réglo», aurait, en tout cas, répondu l’ancien magistrat au journaliste qui essayait d’obtenir des informations auprès de lui.
K. M.
Comment (83)