Ces noms que Karim Younès cherche à intégrer au panel pour le «légitimer»
Par Saïd N. – Le nom de Djamila Bouhired a été cité par le panel de dialogue dans la liste des 23 personnalités proposées pour faire partie de cette instance. Ce n’est pas la première fois qu’elle est pressentie pour cette mission depuis le début des événements en Algérie, sa présence étant unanimement vue comme un gage de confiance et de sincérité. Intransigeante sur ses convictions, elle a refusé toutes les offres. Mais, une fois n’est pas coutume, l’héroïne de la Bataille d’Alger s’est gardée jusqu’ici de rejeter l’offre qui lui est proposée solennellement par le panel conduit par Karim Younès.
Si rien n’est encore définitivement acquis pour Karim Younès et ses coéquipiers, cette énième tentative a néanmoins une chance d’aboutir. Le panel croit qu’en décidant d’adjoindre à la liste des 23 le nom, autrefois écarté, de Mokrane Aït Larbi, il pourrait enfin «accrocher» Djamila Bouhired, très attachée, comme tout le monde a pu le constater, au frère cadet de l’avocat, le journaliste et éditeur Arezki.
Ce dernier l’accompagne dans toutes ses sorties, et notamment dans les manifestations populaires contre le système qui se déroulent chaque vendredi, et lui sert d’une sorte de guide et en même temps de protecteur. Devenu son porte-parole, il se charge de publier systématiquement tous les communiqués de Djamila Bouhired sur son propre compte Facebook. De ce fait, il semble moralement difficile pour la très populaire moudjahida de rechigner à refuser d’emblée une offre à laquelle est associé le nom de Mokrane Aït Larbi, tant que ce dernier n’a pas encore rendu sa décision.
Cela dit, le panel de dialogue sait que c’est sa dernière chance pour parvenir à confectionner une liste crédible, à la hauteur des attentes. Sa première liste a été un échec cuisant, puisque plusieurs figures sollicitées pour l’intégrer, telles que le sociologue Nacer Djabi ou le vice-président de la LADDH Saïd Salhi, avaient décliné l’offre et critiqué la démarche dans sa forme. A cela viennent de s’ajouter les difficultés auxquelles ont été confrontés certains membres, à l’image d’Abdelouahab Bendjelloul et de l’économiste Smaïl Lalmas respectés par les animateurs du hirak qui leur ont demandé de ne pas faire partie du panel pour «ne pas cautionner le pouvoir illégitime».
S. N.
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