Discours mielleux et calculs perfides : ce que cache la «main tendue» du roi
Par Saïd N. – Une fois n’est pas coutume, le roi du Maroc a évoqué l’Algérie dans son discours, lundi, à l’occasion de la fête du Trône, en des termes plutôt élogieux qui inaugurent une nouvelle approche politique. Dans tous ses discours précédents, le souverain alaouite alternait systématiquement menaces et suppliques en parlant de l’Algérie qu’il ne citait que par la désignation méprisante de «voisin de l’Est».
Evoquant la situation régionale, Mohammed VI a réaffirmé son engagement «sincère» à garder la main tendue «en direction de ]ses[ frères en Algérie, fidèles en cela aux liens de fraternité, de religion, de langue et de bon voisinage, qui unissent depuis toujours les deux peuples frères». Enchaînant, le roi tient à rappeler – aux Algériens principalement – son soutien à l’équipe nationale algérienne de football après sa victoire héroïque en Coupe d’Afrique des nations comme pour leur demander, en retour, des gestes de reconnaissance, comme l’avaient déjà exprimé les médias et autres cyberactivistes de son pays, en réclamant la réouverture des frontières terrestres, qui est la seule vraie revendication des Marocains.
«La dernière illustration en date de cette proximité, dira Mohammed VI, remonte à la Coupe d’Afrique des nations, organisée récemment dans le pays frère d’Egypte, au cours de laquelle le roi et le peuple du Maroc, dans un élan spontané et sincère, ont témoigné leur sympathie et leur soutien enthousiastes à la sélection algérienne. Ils se sont joints au peuple algérien pour partager sa fierté, à la suite du sacre mérité lors de cette compétition car, cette victoire, ils l’ont ressentie comme étant aussi la leur.»
Le roi ne laisse aucun doute sur ses arrière-pensées, en pérorant que «cette foi profonde dans la communauté de destin, sous-tendue par une histoire et une civilisation communes, nous incite à œuvrer, avec espoir et optimisme, à la réalisation des aspirations à l’unité, à la complémentarité et à l’intégration, portées par nos peuples maghrébins frères».
Pour ce qui est du reste, et notamment de la question sahraouie, Mohammed VI n’entend faire aucune concession, en réitérant son attachement «indéfectible» à la marocanité de «son» Sahara. Pour lui, rien ne peut être discuté, ni envisagé en dehors de «la souveraineté pleine et entière» du Maroc dans le cadre de l’initiative d’autonomie.
S. N.
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