Le pouvoir souverain exclut tout partage et toute rivalité
Par Nazim Maiza – Les convocations à se présenter devant la justice et autres mises sous mandat de dépôt de certains hommes d’affaires, dont le renommé Issad Rebrab, constituent une purge effective en vue d’éliminer la concurrence faite d’un clan à un autre au sein de l’inébranlable système.
Dans ce «show médiatico-judiciaire», la partialité distincte dans la sélection des élus au «purgatoire» saute aux yeux. A vrai dire, la volonté populaire exprimée énergiquement dans la rue n’a, in fine, servi à rien, du moins, pour le moment.
Il est dit que «le pouvoir souverain exclut tout partage et toute rivalité». C’est parfaitement le cas en ce moment. Les Algériens participent, bien malgré eux, à la fortification des assises d’un clan bien précis, un clan qui sera tellement puissant que s’en débarrasser constituera une hérésie en Algérie.
Il faudrait comprendre que ceux qui profitent pleinement des richesses du pays ne peuvent plus s’en passer. Le pouvoir qu’ils avaient – ou qu’ils ont toujours – entre les mains n’est pas comparable à la richesse, le sentiment de puissance n’est pas descriptible pour le commun des mortels que nous sommes.
En vérité, c’est exactement le même pouvoir qui perpétue son emprise sur l’Algérie à la seule différence qu’aujourd’hui, il est exclusivement concentré entre les mains du chef d’état-major de l’ANP. Le général Ahmed Gaïd-Salah a fait le «buzz» judiciaire en donnant l’air de mettre en œuvre les doléances du peuple sans pour autant «révolutionner» le système.
«klitou lebled ya ‘serakin !» (vous avez pillé le pays espèce de voleurs !), slogan scandé depuis le début par les manifestants donne la légitimité suffisante à l’ANP pour exécuter cette «excommunication» de ceux qui dérangent le système dans sa nouvelle version post-22 février.
Les affairistes tels que Baha-Eddine Tliba et son appétit «pantagruélique» lorsqu’il s’agit des deniers publics et autres Amar Saïdani, le mondain de Lutèce, ne sont nullement en danger pour le moment.
Grâce à un hypothétique miracle, les jours à venir nous diront si le pays dépassera le cap du totalitarisme à l’idéologie fondée sur le «zaïmisme» absurde qui sombre dans la déification d’êtres médiocres pour pouvoir, enfin, voir l’Algérie se réveiller dans la lumière d’une démocratie réelle où l’égalité des chances ne sera pas qu’un concept mais une réalité bien concrète.
N. M.
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