Forte mobilisation pour la libération des détenus d’opinion
Par Mounir Serraï – La solidarité avec les détenus d’opinion s’amplifie et la mobilisation pour leur libération se poursuit à travers les différentes villes du pays. A Oran, des citoyens venus des différentes communes et quartiers se sont rassemblés devant le tribunal de cette deuxième ville du pays pour dénoncer ce qu’ils qualifient de détention abusive. «Libérez nos frères, le port de l’emblème amazigh n’est pas un délit», lancent-ils en chœur avant de reproduire certains slogans célèbres des marches de vendredi.
Les manifestants ont vivement dénoncé cette répression qui s’abat sur les militants politiques et les activistes et défenseurs des droits de l’Homme. La libération de Lakhdar Bouregaâ, ex-commandant de l’ALN, a été également exigée par les manifestants qui scandaient à tue-tête «Y Amirouche, ya Haouès, Bouregaâ fi lahbas (ô Amirouche, ô Si Haouès, Bouregaâ croupit en prison !)».
A Bouira, des centaines de citoyens sont sortis protester dans la commune de Haïzer contre la «détention abusive» de manifestants ayant brandi l’emblème amazigh. «L’identité n’est jamais un crime», lit-on sur une banderole géante. Les manifestants ont scandé tout au long de leur marche au centre-ville des slogans hostiles au pouvoir et plus particulièrement au chef d’état-major de l’ANP. Ils ont réitéré le rejet de tout dialogue dans un climat répressif qui règne aujourd’hui sur le terrain politique. Les manifestants ont également réaffirmé leur exigence du départ de tous les symboles du régime Bouteflika.
Pour rappel, des dizaines de manifestants ont été arrêtés depuis le 21 juin pour avoir brandi l’étendard amazigh dont son port a été interdit par le chef d’état-major de l’ANP. Ces manifestants ont été placés sous mandat de dépôt pour atteinte à l’unité nationale. Leurs avocats ont dénoncé une détention «abusive». Deux d’entre eux ont été libérés par le tribunal de Chlef après avoir écopé de deux mois de prison avec sursis. Trois autres manifestants d’Annaba risquent dix ans de prison.
M. S.
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