L’association Savoir dénonce la répression contre les militants politiques
Par Mounir Serraï – L’association Savoir, activant dans la wilaya de Béjaïa, dénonce la convocation systématique des militants politiques qui participent au mouvement populaire pacifique. «Encore une fois, un de nos camarades vient de se voir injustement convoqué par la Sûreté de la wilaya de Béjaïa, et ce en raison de son engagement et activité politique au sein du soulèvement populaire que nous connaissons. En effet, après Saïd Benarab, Lemnouar Hamamouche (dit Nonor), étudiant et militant actif aussi bien au sein de l’université qu’en dehors, a été appelé à se présenter au niveau de la Sûreté de la wilaya en date du mardi 6 août. La plus grande solidarité est de mise», relève cette association dans un communiqué, tout en soulignant dans le sillage «cette succession de convocations et d’intimidations (dont on n’en a encore certainement pas vu la fin) qui «est loin d’être anodine, a fortiori dans un climat de répression qui se montre de plus en plus dur, notamment avec la récente affaire des dix ans requis contre un des manifestants arborant l’emblème amazigh».
«Afin d’affaiblir nos rangs, le pouvoir en place semble s’être engagé dans une stratégie de judiciarisation de notre mouvement, dans l’espoir vain de le détourner de son cours, ainsi que de durcissement graduel de l’élan répressif enclenché dès le début du soulèvement, une répression qui risque d’aller de mal en pis», estime cette association qui affirme dans le même communiqué que «les millions de protestataires et de manifestants n’en démordent pas».
«Outre les marches du vendredi, les marches de la communauté universitaire du mardi sont maintenues, et l’on semble assister, au grand dam des tenants du pouvoir, à un affermissement du mouvement, révélé par la circulation du mot d’ordre de désobéissance civile. Et pour ne pas arranger les choses, la rentrée sociale se rapprochant à grands pas, promet son lot de contestations qui risquent d’être fatale au régime et système politique en place», ajoute cette association, qui considère que «face à cette situation, la peur gagne de plus en plus les tenants du pouvoir et, par conséquent, leur stratégie répressive risque de s’accentuer».
Pour faire face à cette répression, cette association appelle au renforcement des rangs des militants par l’auto-organisation. «En effet, se doter, d’une part, de cadres de discussion, réflexion et délibération efficace, afin de garantir la réussite de nos actions, et, d’autre part, d’une représentation légitime, nous semble être l’urgence du moment», précise cette association qui appelle ainsi à «la libération des détenus du hirak».
M. S.
Comment (4)