Les contestations violentes s’étendent : prémices d’une explosion sociale ?
Par Houari A. – A deux semaines de la rentrée sociale, la grogne s’amplifie dans l’arrière-pays et vire très rapidement à l’émeute, comme cela s’est passé jeudi dernier à Mersa Ben M’hidi, dans la wilaya de Tlemcen, où des affrontements violents ont mis aux prises des dizaines de jeunes avec les forces de l’ordre.
La scène s’est passée lors que des groupes de jeunes de cette ville, chef-lieu de daïra, étaient sortis manifester contre l’insécurité suite à la mort d’un jeune homme. Selon plusieurs sources médiatiques, la manifestation a été durement réprimée après l’intervention des forces antiémeutes.
La police a reconnu les faits mais en donne une version différente. Dans un communiqué rendu public, hier vendredi, la DGSN qualifie ces informations rapportées par la presse d’«infondées», estimant qu’elles sont «éloignées des règles professionnelles et déontologiques» et «reflétant des velléités malintentionnées de leurs propagateurs».
Selon la version de la DGSN, une centaine de jeunes «surexcités» ont essayé d’envahir le siège de la Sûreté de daïra, munis d’armes blanches, pour essayer d’en sortir de force un homme arrêté quelques heures auparavant pour avoir commis un accident mortel aux abords de la ville de Mersa Ben M’hidi. Les contestataires voulaient faire eux-mêmes justice, selon le communiqué de la DGSN. Ce qui a amené les agents de la police à riposter, «en usant de moyens légaux», pour empêcher des agressions et protéger notamment la personne ciblée. S’ensuivit une vague d’arrestations parmi les contestataires, chose qui maintient la tension vive dans cette ville côtière.
Cette fébrilité qui gagne une région réputée paisible et vient s’ajouter à une série de contestations, à caractère social et parfois violentes, qui traverse plusieurs localités de l’arrière-pays où les relations citoyens-Etat se réduisent à l’affrontement dans la rue avec les forces de l’ordre. Les pénuries fréquentes d’eau et d’électricité au cours de ces derniers jours ont été la goutte qui a fait déborder le vase.
H. A.
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