Le pouvoir aux jeunes
Par Kamel M. – Faut-il être surpris par l’engagement de ces millions de jeunes qui sont aujourd’hui à l’avant-garde du Mouvement populaire qui réclame le départ immédiat et inconditionnel de tous les symboles du régime archaïque que veut lui imposer encore une caste qui s’accroche au pouvoir quitte à mettre le pays à feu et à sang ?
S’étonner face à la détermination des étudiants à aller jusqu’au bout de leur action pour éradiquer le système mafieux qui a sévi depuis 1999 serait méconnaître le long chemin parcouru par cette force vive de la société algérienne depuis de longues années, avant d’unifier enfin ses rangs pour crier d’une seule voix son ras-le-bol du mode de gouvernance passé de mode qui lui est imposé par des dirigeants d’un autre temps.
L’Université algérienne que le régime a tout fait pour l’empêcher d’accéder au savoir, en la noyant dans des problèmes inextricables et en détournant la famille universitaire de sa vocation première qui est la science, en l’empêtrant dans de faux problèmes à n’en plus finir, s’est régénérée d’elle-même et de sa longue et douloureuse gestation a éclos une puissance qui lui permettra de conduire les réformes à venir, une fois que les résidus du système Bouteflika tomberont.
Les étudiants qui ont choisi le mardi pour manifester sont de plus en plus rejoints par l’ensemble des citoyens qui formeront ainsi, ensemble, la force qui balaiera enfin ce régime rétrograde et ouvrira une nouvelle page dans l’histoire de l’Algérie qui sera résolument tournée vers la modernité.
Si le changement réclamé par cette jeunesse avide de liberté se fracasse contre l’obstination des décideurs du moment à s’accrocher au pouvoir pour sauvegarder leurs intérêts étroits, il est certain que le dernier mot reviendra à tous ces jeunes et à tous ces citoyens que ni les vaines intimidations ni les infâmes manipulations n’arrêteront dans leur avancée héroïque pour le recouvrement de l’indépendance comme le crient les millions de citoyens qui battent le pavé inlassablement depuis plus de cinq mois et qui ne comptent pas baisser les bras.
K. M.
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