Routes barrées, connexion bloquée : le pouvoir présente des signes de panique
Par Karim B. – Les décisions du pouvoir se font de plus en plus répressives. Signe d’une panique qui le gagne face à la détermination des citoyens à poursuivre leur mouvement de contestation jusqu’à l’aboutissement de leur revendication principale : le départ immédiat et sans condition de tous les symboles du système, incarné aujourd’hui par le chef d’état-major de l’armée.
En prévision des manifestations gigantesques prévues ce mardi 20 août, jour férié à connotation historique, et pour bloquer les retraités de l’armée, le pouvoir a déployé des moyens colossaux dans une logique de confrontation avec le peuple qui manifeste pacifiquement depuis le 22 février dernier. En parallèle, les télécommunications sont perturbées dans une hypothétique tentative de limiter les «échanges» entre les citoyens qui ont su transcender le black-out imposé par le commandement de l’armée à travers la mise au pas des chaînes de télévision publiques et privées, à travers Internet.
Ces mesures prises par le commandement de l’armée ne sont pas faites pour apaiser la situation, dans un contexte marqué par des appels à la désobéissance civile du côté des citoyens, résolus à arracher leur «indépendance», et des manœuvres dilatoires ourdies par le pouvoir à travers un panel contesté dont l’action tend moins à un effort de sortie de crise qu’à une provocation. C’est dans cette logique que s’inscrit l’annonce faite par son président, Karim Younès, désigné par l’armée, d’organiser un conclave dont la finalité est d’imposer l’élection présidentielle voulue par Gaïd-Salah et rejetée par l’écrasante majorité des Algériens qui refusent tout retour au processus électoral tant que les résidus du système Bouteflika détiennent encore les leviers du pouvoir d’une main de fer.
Il y a un grand risque de dérapage au vu de l’escalade constatée dans la réaction du pouvoir à la montée de la colère exacerbée par le refus du chef d’état-major de se plier aux exigences du peuple qui voient en lui le facteur principal de l’empêchement de toute solution et de la persistance de la crise politique qui va en s’enlisant.
Ce mardi pourrait être décisif. La rentrée sociale approche et tout indique qu’au mouvement de contestation populaire se grefferont des contestations sociales qui iront en se multipliant.
K. B.
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