Le système rentier à l’origine de la guerre ouverte entre l’ONM et le FLN
Par Saïd N. – L’indocile secrétaire général par intérim de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Mohand-Ouamar Benlhadj, a choisi une date historique, le 20 Août, pour faire exploser une vraie bombe politique qui ne restera pas sans effet.
En demandant au ministère de l’Intérieur de «dissoudre» l’ex-parti unique, Mohand-Ouamar Benlhadj sait qu’il va tout de suite provoquer un schisme dans la classe politique, entre ceux qui, dans l’opposition, ont toujours réclamé l’«envoi» du FLN au musée, en tant que patrimoine historique appartenant à tous les Algériens, mais sans vraiment en faire une condition préalable, et ceux qui, toujours accrochés au pouvoir en dépit de tout ce qui s’est passé, y voient une menace sur leur propre avenir politique parce que, pour eux, le FLN constitue la principale courroie de transmission du système rentier.
Piqué au vif, le secrétaire général du FLN, lui aussi intérimaire, a répliqué en demandant, à son tour, la dissolution du ministère des Moudjahidine, qui est un peu l’incarnation de l’ONM au gouvernement, et son principal bailleur de fonds. Le ministère des Moudjahidine se charge essentiellement du versement des pensions des anciens membres de l’ALN et des ayant-droits (enfants de chouhada, invalides de guerre, etc.).
Sur les réseaux sociaux, certains partisans du parti de Mohamed Djemaï ne manquent pas de rappeler au secrétaire général de l’ONM le nombre de «faux moudjahidine» que compte son organisation, estimé par différentes sources à des dizaines de milliers.
Donc, il est clair que s’il faut dissoudre le FLN et supprimer le ministère des Moudjahidine, ce qui est tout à fait impensable dans le contexte actuel, l’ONM sera amoindrie et perdra automatiquement son influence.
S. N.
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