Les étudiants répondent à Gaïd-Salah : «Nous exigeons un Etat civil !»
Par Mounir Serraï − Les étudiants étaient encore nombreux à sortir aujourd’hui dans les rues de plusieurs villes du pays pour réaffirmer leur détermination à poursuivre leur combat pour le transfert du pouvoir au peuple. Et comme chaque mardi depuis maintenant vingt-sept semaines, les étudiants apportent des mises à jour à leurs slogans, selon l’évolution de la situation politique.
C’est ainsi qu’on voit bien des pancartes sur lesquelles est écrit : «Koulna marhala intikaliya machi marhala intikhabiya (nous avons dit une période de transition et non une période électorale).» Les étudiants ont donc bien répondu au chef d’état-major de l’ANP, qui refuse toute période de transition limitant la sortie de crise à une simple opération électorale.
De la place des Martyrs, où ils ont commencé leur 27e marche pour un changement radical du système politique, les étudiants ont bien entonné des slogans favorables à une période de transition et à l’instauration d’un Etat civil. Ils ont réitéré leur rejet du dialogue prôné par le pouvoir qui vise, selon eux, à organiser une nouvelle élection pour maintenir le système politique en place sans changement.
Les étudiants, rejoints par de nombreux citoyens, ont ainsi vivement dénoncé les manœuvres du pouvoir pour faire passer son agenda à travers «un simulacre de dialogue».
Les étudiants ne se sont pas détachés, non plus, de leur slogan fétiche, à savoir «Dawla madania, machi askaria» (Etat civil et non militaire). Ils ont aussi scandé haut et fort des slogans contre le racisme et la stigmatisation des Kabyles. Les étudiants ont également fustigé le chef d’état-major de l’ANP, qu’ils considèrent comme «opposé» aux revendications du peuple.
Malgré le soleil et la forte chaleur, les étudiants ont marché de la place des Martyrs jusqu’à la place Audin, sous un impressionnant dispositif sécuritaire.
Même topo dans les autres villes du pays où les étudiants maintiennent le seuil de leurs exigences politiques au même niveau, en considérant qu’aucun changement ne peut intervenir avant le départ de tous les symboles du régime. Ils réclament le transfert total du pouvoir au peuple algérien, avant une transition politique qui permettra la mise en place d’un nouveau système démocratique, basé sur le droit.
M. S.
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