Nouvelle dérive dictatoriale du pouvoir : les médias interdits d’évoquer le Hirak
Par Mohamed K. – Tous les organes de presse et chaînes de télévision appartenant aux secteurs public ou privé ont, tout d’un coup, arrêté, depuis une semaine, de parler des marches hebdomadaires de vendredi et de mardi, alors que, jusque-là, ils continuaient à en faire écho, même de façon biaisée ou tendancieuse.
Le black-out instauré par ces médias a été manifeste lors des dernières manifestations populaires qui, comme tout le monde s’y attendait, contestaient l’appel lancé la veille par le chef d’état-major pour la convocation du corps électoral pour le 15 septembre prochain. Aucun mot, aucune image n’a filtré dans ces médias qui se font le relai de la propagande officielle.
Nous apprenons que certains éditeurs de presse parmi les plus zélés ont enjoint à leurs correspondants locaux de ne plus couvrir les manifestations, les empêchant ainsi de faire leur travail et de rendre compte objectivement de ce qui se passe sur le terrain. Ce qui oblige certains d’entre eux à se contenter d’informer leur public à travers les réseaux sociaux qui transcendent la censure qui s’abat sur la presse traditionnelle.
Pour certains observateurs de la scène médiatique, cette tendance à l’occultation et à l’imprimatur est de nature à orienter massivement le public algérien, avide d’échanges et d’informations crédibles sur la situation dans le pays, vers des canaux peu recommandés mais qui ont réussi à élargir leur audience depuis le début des événements en Algérie, grâce aux tribunes libres offertes aux différents opposants et animateurs politiques.
Ce n’est pas un hasard, estiment ces observateurs, si une chaîne comme Al-Magharibiya, relai médiatique des Frères musulmans et financée par le Qatar, est devenue, en l’espace de quelques mois, la télévision la plus regardé par les Algériens.
M. K.
Comment (29)