Des rassemblements et des appels à manifester pour dire «non» aux élections
Par Saïd N. – Des rassemblements de contestation ont eu lieu un peu partout dans le pays immédiatement après le discours du chef de l’Etat intérimaire, Abdelkader Bensalah, dans lequel il avait convoqué le corps électoral et fixé la date de la présidentielle, perçue comme un défi – un de trop – aux millions d’Algériens qui battent le pavé chaque vendredi pour exprimer leur rejet des élections et exiger le départ de tous les symboles du système, à l’origine de leurs malheurs.
A Béjaïa, des dizaines de citoyens, des jeunes la plupart, se sont spontanément rassemblés à la place du quartier populaire d’Iheddadene pour crier leur refus d’obtempérer à l’option suicidaire des élections qui venaient d’être officialisées. «Ulac l’vote !», «Ya Gaïd-Salah, Ya Bensalah, dégage !», « Pouvoir militaire, dégage !» tels étaient les principaux slogans scandés par les manifestants, qui arboraient des banderoles et l’emblème national à côté du drapeau amazigh, devenu depuis quelques semaines comme le symbole de résistance au pouvoir.
Les manifestants n’ont pas omis de s’en prendre avec des mots tout aussi virulents à Karim Younès, président du panel et enfant de la ville, ainsi qu’à l’inamovible Premier ministre, Noureddine Bedoui.
Par ailleurs, nous apprenons de sources locales qu’un appel a été lancé par des acteurs de la société civile pour une marche de protestation, exceptionnellement programmée pour ce lundi 16 septembre, et qui se veut une réponse à l’annonce faite par Abdelkader Bensalah. Une autre initiative a été annoncée par des activistes de la ville de Tazmalt (80 km du chef-lieu de wilaya) pour une marche populaire le même jour.
Au même moment, des appels à une grève générale dans tout le pays pour le 17 septembre ont été largement diffusés à travers les réseaux sociaux. Ce qui promet une semaine mouvementée et très tendue.
S. N.
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