«Haftar va attaquer l’Algérie» ou la nouvelle diversion du pouvoir moribond
Par Mohamed K. – Un candidat potentiel à l’élection présidentielle et ex-ministre du Tourisme, Abdelkader Bengrina, a déclaré, samedi, qu’il n’excluait pas une «attaque imminente» des forces loyales au maréchal libyen Khalifa Haftar contre le territoire algérien, à l’effet, dit-il, de «disperser les efforts de l’armée qui gère la crise interne».
«Je n’exclus pas une attaque très imminente de Haftar et de ses partisans, à partir de l’ouest de la Libye, ainsi que des milices terroristes qui infestent le territoire libyen contre la souveraineté nationale», a indiqué le candidat du Mouvement national El-Binaa lors d’une conférence de presse à Alger.
Le candidat islamiste a expliqué que l’objectif d’une éventuelle attaque contre l’Algérie dans la conjoncture actuelle est d’«empêcher l’ANP de continuer à répondre aux autres revendications du Mouvement populaire», lequel Mouvement exige, depuis sept mois, le départ de tous les symboles de l’ancien régime et, depuis quelques semaines, la mise en place d’une transition démocratique.
Des menaces provenant des milices armées libyennes ont déjà été évoquées, mais tout porte à croire que cette mise en garde lancée par un candidat en lice à la prochaine présidentielle s’inscrit plutôt dans le cadre de la propagande électorale. Une façon maladroite de détourner l’opinion publique, au lendemain de grandioses manifestations populaires appelant clairement à l’annulation du processus électoral en cours et rappelant les revendications du Mouvement citoyen, en tête desquelles figure le départ de toutes les figures du système.
Le pouvoir ne fait qu’adopter la même tactique pour tenter de dissuader les citoyens à adhérer aux marches hebdomadaires, même si le maréchal autoproclamé de l’Est libyen s’était déjà essayé, une fois, à menacer l’Algérie. En septembre 2018, il avait, en effet, déclaré la guerre à l’Algérie, en menaçant d’envahir le territoire algérien, sous prétexte que des éléments de l’armée algériens se seraient infiltrés en Libye. Mais il s’est vite rétracté, en affirmant que ses propos avaient été déformés par la presse.
M. K.
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