Qu’a dit Le Drian à Boukadoum au siège des Nations unies à New York ?
Par Kamel M. – Premier homologue rencontré par Sabri Boukadoum à New York : Jean Yves Le Drian. Le communiqué du ministère des Affaires étrangères qui donne l’information est avare en détails. Les deux ministres ont abordé des questions liées au déplacement des personnes et aux investissements, outre la situation dans le Sahel et en Libye, apprend-on.
Mais la rencontre entre Le Drian et Boukadoum paraît bien être une réunion d’urgence souhaitée par la France pour discuter de la crise politique qui perdure en Algérie et des risques que celle-ci fait peser sur les relations entre les deux pays et sur la stabilité dans toute la région.
De nombreuses sources ont, en effet, fait état des inquiétudes exprimées par les autorités françaises suite aux nombreuses atteintes aux droits de l’Homme par le pouvoir en Algérie. Des inquiétudes partagées par de nombreux autres partenaires étrangers, dont l’Allemagne qui l’a fait savoir lors d’un entretien qu’a eu le conseiller politique de la chancelière allemande Angela Merkel avec le ministre des Affaires étrangères.
La tâche dévolue au chef de la diplomatie à New York est ardue, celui-ci participant à l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies en tant que représentant d’un régime illégitime décrié par des millions de citoyens depuis sept mois. Il n’est pas exclu que Sabri Boukadoum se voie transmettre les préoccupations des capitales occidentales quant à la persistance de la crise et à la dérive dictatoriale des tenants du pouvoir actuel, suite aux arrestations arbitraires ordonnées par le chef d’état-major de l’armée et au regard de ses discours menaçants et belliqueux, outre l’interdiction faite aux citoyens habitant en dehors de la capitale d’y accéder, enfreignant ainsi une nouvelle fois la Constitution.
La crise algérienne va en s’enlisant et le refus des résidus du système Bouteflika de lâcher les commandes ne peut qu’aggraver une situation déjà périlleuse. L’économie est au point mort et les entreprises étrangères risquent de plier bagage – certaines ont déjà commencé à le faire – si le pouvoir ne se résout pas à se conformer à la revendication principale du Mouvement de contestation populaire, à savoir le départ immédiat et sans condition de Gaïd-Salah, du chef de l’Etat intérimaire et du Premier ministre ainsi que de tous les responsables du blocage actuel qui empêchent toute solution à court terme.
Les capitales occidentales ne manqueront certainement pas de le rappeler à leur interlocuteur algérien.
K. M.
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