Un journaliste arrêté par les gendarmes : le pouvoir s’acharne sur la presse
Par Saïd N. – Le flou entoure toujours les circonstances et les causes de l’arrestation, samedi dernier, du journaliste algérien Sofiane Merrakechi par la gendarmerie à Alger.
Selon des sources recoupées, le journaliste, qui travaille comme correspondant local de la chaîne libanaise Al-Mayadeen, est soupçonné de louer la logistique de son bureau pour des transmissions en direct pour diverses chaînes de télévision, dont Al-Jazeera, France 24 et Russia Al-Yawm.
Selon ces sources, le journaliste a été arrêté suite à une opération de perquisition menée par des éléments de la Gendarmerie nationale dans son bureau où ils auraient saisi des équipements de transmission.
Ni la direction de la chaîne Al-Mayadeen, basée à Beyrouth, ni celle de la chaîne Al-Jazeera Moubashir n’ont encore commenté ces informations concernant l’arrestation de son correspondant à Alger, mais des militants des droits de l’Homme et des journalistes ont confirmé la nouvelle, en précisant que le journaliste est détenu dans les locaux de la Gendarmerie de Bab J’didi à Alger, sans même avoir pu contacter sa famille.
D’autres sources ont affirmé, lundi, que le journaliste Sofiane Merrakchi serait poursuivi pour «incitation à attroupement», en relation sans doute avec les images de manifestations diffusées en direct à partir d’Alger par des chaînes de télévision étrangères qui ne sont pas légalement autorisées à activer en Algérie.
En l’absence de communication officielle sur cette affaire, la confusion continuera à alimenter les rumeurs les plus alarmantes sur la situation des droits de l’Homme et des libertés publiques en Algérie, et c’est toute la crédibilité de l’Etat algérien qui risque d’en pâtir.
S. N.
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