Situation économique catastrophique : 250 000 emplois perdus en deux mois
Par Mohamed K. – L’économiste et animateur politique Smaïl Lalmas estime que le pays va très mal sur le plan économique, avec des déperditions incommensurables en matière de postes d’emploi, évaluées à 250 000 en deux mois, notamment dans les secteurs du bâtiment et des services.
Dans un entretien à Radio M, Smaïl Lalmas affirme avoir rencontré plusieurs chefs d’entreprise qui sont «très inquiets» et qui se plaignent d’un climat «malsain» et de «terreur», en raison des arrestations et des poursuites qui touchent un certain nombre d’investisseurs, qui n’encouragent pas les opérateurs à résister. Pour lui, cette situation constitue une forme de «boule de neige» qui touche même ceux ne qui n’étaient pas inquiétés préalablement par ce qu’il se passe.
Dans son analyse, l’économiste assure qu’en raison de la perte de confiance et de la crédibilité, c’est toute la chaîne d’approvisionnement de l’Algérie qui est menacée. «Nos fournisseurs et partenaires, avertit-il, s’inquiètent énormément de la situation économique. Du coup, la cotation de confiance est revue à la baisse. Ce qui fait que nous avons du mal à faire passer des commandes comme d’habitude.» «Car, poursuit-il, si la situation perdure, et si nous n’adressons pas des messages rassurants aussi bien en direction des partenaires étrangers qu’en direction des investisseurs nationaux, nous trouverons des difficultés à approvisionner le marché.»
Dans le même registre, Lalmas affirme qu’«il y a une anarchie dans la gestion des dossiers de la lutte anticorruption qui fait que l’administration et les banques notamment, par peur, ne signent plus d’autorisations et n’accordent plus de nouveaux crédits aux opérateurs économiques».
A la question de savoir qui a intérêt, politiquement, à ce que cette situation persiste, l’invité de Radio M répond : «Ce qui est sûr, c’est que ceux qui sont en prison (les oligarques, Ndlr) ne vont pas rester sans rien faire. Ils peuvent toujours faire pression.» Et de noter l’absence de volonté chez le gouvernement pour gérer cette conjoncture difficile, «afin d’atténuer les effets de la crise sur l’emploi et la vie sociale notamment».
M. K.
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