32e vendredi de manifestation : marée humaine à travers le pays contre la présidentielle
Par Mounir Serraï – Les Algériens sont sortis massivement dans les rues de la capitale et à travers toutes les villes du pays pour réaffirmer haut et fort leur rejet total de l’agenda du pouvoir, qui a imposé une élection présidentielle pour le 12 décembre prochain.
A Alger, les manifestants déferlent de toutes les rues et ruelles vers le centre-ville malgré les menaces, les arrestations et les provocations des services de sécurité. Toujours déterminés, les manifestants ont scandé des slogans hostiles au pouvoir en place et contre l’organisation d’une élection présidentielle dans les conditions actuelles que vit le pays. «Ni Tebboune ni Benflis, echaâb houwa rais (ni Tebboune ni Benflis, c’est le peuple le Président)», «La lil ouhda khamessa (non au cinquième mandat)», «Tetnahaw gaâ (vous partez tous)», «Esmaâ ya l’Gaïd, dawla madania (écoute Gaïd, Etat civil)… sont autant de slogans entonnés par des centaines de milliers de manifestants qui ont investi dès la matinée les rues de la capitale.
De Didouche Mourad à la Grande-Poste, en passant par place Audin et El-Khettabi, de la place des Martyrs au parc Sofia, en passant par Square Port-Saïd, Abane-Ramdane et Asla-Hocine, de la place du 1er-Mai au Boulevard Amirouche, en passant par Hassiba-Ben-Bouali et place Maurétania, les rues et les trottoirs sont pleins comme un œuf. «La mobilisation d’aujourd’hui nous rappelle celle du début du mouvement. Après un ralentissement logique durant l’été, les Algériens renouent de plus belle avec le mouvement, affichant ainsi leur attachement à leurs revendications clairement exprimées dès le début du mouvement, à savoir faire tomber le système politique en place et lancer un processus de refondation de l’Algérie nouvelle et moderne», lance un manifestant qui dit n’avoir jamais raté une marche et ce depuis le 22 février.
Les manifestants qui crient à tue-tête «Makach l’vote» ont également appelé à la libération de tous les détenus politiques dont Karim Tabbou et Lakhdar Bouregaâ. «Allah Akbar, Karim Tabbou», ont scandé des manifestants qui ont rendu un hommage à cet homme politique, arrêté pour la seconde fois ce jeudi.
La mobilisation dans les autres villes du pays a été aussi impressionnante qu’à Alger. A Oran comme à Constantine, des centaines de milliers de manifestants ont battu le pavé en ce 32e vendredi de marche, avec la même détermination, le même engagement et les mêmes slogans et revendications que la capitale.
Les Algériens maintiennent la pression et semblent être décidés à aller jusqu’au bout de leur «Révolution».
M. S.
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