Les dessous de la rumeur sur le remplacement du général Gaïd-Salah
Par Abdelkader S. – La rumeur persistante sur le remplacement du chef d’état-major par le secrétaire général du ministère de la Défense n’est pas partie de rien. En effet, contrairement à ses habitudes, Gaïd-Salah se trouve toujours à Oran, plusieurs jours après le début de sa visite dans la 2e Région militaire. Une anomalie que les observateurs avertis n’ont pas manqué de relever.
Que s’est-t-il passé ? Des sources concordantes indiquent que le général octogénaire serait mal en point depuis la rébellion de son protégé Baha-Eddine Tliba dont il voulait faire un énième bouc-émissaire avant que celui-ci prenne la fuite et révèle des dossiers compromettants sur lui et sa famille. Le chef de l’armée, qui refuse de lâcher les rênes en dépit de son âge avancé et malgré son impopularité, qui a battu tous les records, invectivé et insulté qu’il est tous les mardis et tous les vendredis par les millions de manifestants qui exigent son départ immédiat et sans condition, aurait également été affecté par la décision des membres de sa famille de fuir à l’étranger sans l’en avoir avisé. «Ses enfants ont quitté le territoire national dans la précipitation car ils craignaient d’être eux-mêmes arrêtés par leur père pour sauver sa peau», a affirmé le journaliste Saïd Bensedira.
L’entourage du chef d’état-major a vraisemblablement envisagé le pire, en prévoyant, dans l’urgence, un successeur à celui qui dirige l’armée et le pays de façon autocratique et absolue, au cas où l’état de santé de Gaïd-Salah venait à s’aggraver et à l’empêcher de poursuivre la politique hasardeuse qu’il a imposée au pays depuis la démission forcée de Bouteflika.
On ne sait pas, cependant, si les deux premiers responsables auprès d’Ahmed Gaïd-Salah au sein de la hiérarchie militaire, à savoir le chef des forces terrestres, Saïd Chengriha, et le secrétaire général du ministre de la Défense nationale, Abdelhamid Ghris, continueraient sur la voie tracée par leur chef actuel ou s’ils comptent profiter du retrait prochain de ce dernier pour changer de cap et accompagner réellement le Mouvement de contestation populaire en levant la tutelle de l’armée sur les institutions civiles tel que revendiqué par les millions de citoyens qui battent le pavé depuis près de huit mois.
Quoi qu’il en soit, la fausse nouvelle du «limogeage» de Gaïd-Salah s’est répandue comme une traînée de poudre et a été accueillie avec une immense joie sur les réseaux sociaux. Etait-ce un ballon-sonde ?
A. S.
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