Abdelkader Hadjar a-t-il été chargé par le pouvoir de prendre la direction du FLN ?
Par Saïd N. – L’ambassadeur d’Algérie à Tunis, Abdelkader Hadjar, a été reçu, vendredi, par le chef d’Etat intérimaire, Mohamed Nacer, à l’occasion de sa fin de mission. Selon un communiqué de la présidence tunisienne, Abdelkader Hadjar a été décoré de la légion de la République «en hommage à tout ce qu’il a entrepris pour consolider les liens d’amitié et de coopération entre la République tunisienne et la République algérienne démocratique et populaire».
Il y a lieu de noter que le gouvernement algérien n’a, jusqu’ici, fait aucun commentaire sur cette décision qui, du reste, n’était pas annoncée dans le cadre du mouvement partiel décidé par le chef de l’Etat dans le corps diplomatique. Ce qui laisse penser que le départ d’Abdelkader Hadjar, connu pour être un homme du sérail et, surtout, «un homme des sales besognes» et des manœuvres politiciennes, a été décidé en dernière minute. C’est pourquoi, il est plus que probable qu’il sera rappelé à d’autres missions, autrement plus délicates, dans la conjoncture politique décisive que traverse le pays.
Le pouvoir à Alger a-t-il pensé à lui pour lui confier la direction d’un FLN pris dans la tourmente et sans timonier depuis l’incarcération de ses trois secrétaires généraux successifs, Ould-Abbès, Bouchareb et Djemaï ? Il faut rappeler que le pouvoir réel a déjà fait appel à Abdelkader Hadjar, à maintes reprises, pour «résoudre», à sa manière, des conflits majeurs au sein du parti. Son rôle dans le complot dit «scientifique» qui a poussé Abdelhamid Mehri à la sortie, en 1995, restera dans les annales
Bien que marginalisé et ignoré par le panel de dialogue qui avait mis en place l’autorité d’organisation des élections, le FLN n’en compte pas moins jouer un rôle dans la présidentielle du 12 décembre prochain, en annonçant d’ores et déjà sa participation, mais sans donner a priori aucune consigne de vote. Cela dit, un parti comme le FLN ne peut rester plus longtemps sans secrétaire général, et sans bureau politique légitimes.
Divisés sur la démarche à prendre, les membres du comité central, l’organe délibérant du parti et instance souveraine entre deux congrès, ne semblent pas pressés d’élire un nouveau patron, alors que plusieurs candidats potentiels au prochain scrutin présidentiel en sont issus.
S. N.
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