Le président tunisien parlait-il de la Révolution de Novembre ou de Février ?
Par Mohamed K. – Sitôt les résultats du deuxième tour des élections présidentielles annoncées, qui le donnaient largement vainqueur, après un scrutin sans grand suspense, le président tunisien, Kaïs Saed, a fait une déclaration à la presse dans laquelle il évoque l’Algérie avec égard et respect.
Il a réitéré sa promesse, qu’il avait faite lors de la campagne électorale du premier tour de la présidentielle, de réserver sa première visite à l’étranger au voisin de l’Ouest. Justifiant son choix, il a affirmé que l’Algérie était «la patrie de la vraie Révolution». Dite dans la conjoncture actuelle, une telle déclaration peut néanmoins prêter à confusion. Désigne-t-il dans ses propos la Révolution du 1er Novembre 1954, menée par le peuple algérien contre l’occupation française pendant sept ans et demi, ou alors celle, plus actuelle, dite du «sourire» qui se poursuit imperturbablement depuis le 22 février et dont le caractère pacifique et civique a suscité l’admiration du monde entier ? Ou peut-être les deux à la fois ? Dans les trois cas de figure, cette marque de sympathie venant de la part de celui qui va diriger la Tunisie pour tout un mandat à l’égard de l’Algérie annonce d’excellentes perspectives de coopération entre les deux pays dans un contexte régional des plus complexes, avec la persistance de la crise en Libye et l’apparition de nouveaux conflits au Moyen-Orient.
Présenté comme un «conservateur» et un proche du mouvement islamiste d’Ennahdha, le nouveau locataire du Palais de Carthage n’en est pas moins un partisan de la «Révolution du Jasmin» dès son éclatement en 2011 et un opposant invétéré à l’ancien régime. Il est surtout connu pour ses convictions démocratiques et son long combat pour l’alternance au pouvoir. Ce qui manque cruellement à la «révolution algérienne» pour aboutir.
M. K.
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