Emancipation
Par Saïd N. – Le vent de changement souffle à nouveau dans le monde arabe. Le Liban vit depuis deux jours au rythme de contestations violentes qui menacent sa stabilité, déjà fragile, et alimentent les rivalités traditionnelles entre les différents clans confessionnels qui composent un système politique vieillissant dont tout le monde reconnaît qu’il a atteint ses limites.
Si la crise économique et la paupérisation rampante sont à l’origine de ce soulèvement, le peuple libanais en profite pour réclamer le départ du gouvernement Hariri et exiger, comme en Algérie, un vrai changement du système politique, lequel changement devrait passer par la fin de l’alternance clanique qui a sévi dans ce pays depuis la signature des Accords de Taëf, parrainés par l’Arabie Saoudite. L’occasion aussi pour les Libanais d’exprimer leur ras-le-bol des ingérences de plus en plus visibles des monarchies du Golfe, et notamment des Al-Saoud, dans leur pays.
Cette révolte d’un peuple qu’on croyait domestiqué et aseptisé à jamais par le jeu des clans dominants, eux-mêmes dépendants des puissances extérieures, est symptomatique d’un désir de changement qui se propage dans toute la région et traduit une prise de conscience réelle chez les citoyens des enjeux et des défis politiques qu’ils sont appelés à relever.
S’émanciper des tutelles maléfiques constitue pour ces pays le premier acte d’un processus qui doit les amener à recouvrer leur pleine souveraineté et à instaurer des régimes démocratiques.
S. N.
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