Bensalah et Zeghmati volent au secours d’un général Gaïd-Salah sur la sellette
Par Tahar M. – Deux membres du régime Gaïd-Salah sont intervenus simultanément ce mardi pour tenter de convaincre les Algériens de se rendre aux urnes le 12 décembre prochain, tel qu’imposé par l’état-major de l’armée. Le chef d’Etat intérimaire fictif et le ministre de la Justice ont estimé, chacun de son côté, que les prochaines élections sont une «soupape de sécurité», le premier allant jusqu’à affirmer que «l’essentiel des revendications du peuple a été réalisé».
Abdelkader Bensalah, qui fait ainsi un pied de nez aux millions de citoyens qui exigent de lui qu’il «dégage» en même temps que les autres symboles du système Bouteflika qui refusent de lâcher les commandes, continue de servir de couverture politique au commandement de l’armée, en exécutant sa feuille de route que lui impose le vice-ministre de la Défense.
De son côté, l’ancien procureur d’Alger, promu ministre pour faire appliquer par la justice aux ordres les désidératas de Gaïd-Salah, s’est fendu d’une déclaration à la presse dans laquelle il met en avant la «nécessité» d’aller aux élections du 12 décembre, malgré le rejet de l’écrasante majorité du peuple de ce qui est considéré comme une mascarade électorale supplémentaire visant à sauvegarder le système.
Les deux porte-voix civils du commandement controversé de l’armée tentent, par leur sortie le jour-même où des millions d’Algériens manifestaient pour revendiquer le départ immédiat et sans condition de Gaïd-Salah et de tous ceux qui s’accrochent au pouvoir de façon illégitime, depuis la démission forcée de Bouteflika, de jouer sur le sentiment de peur qui pourrait pousser certains à aller voter par crainte d’un pourrissement de la situation.
Le discours de Bensalah et Zeghmati s’adresse surtout aux «résignés» et aux «indifférents» – comme les a qualifiés à juste titre l’homme de théâtre engagé Kaddour Naïmi – qui pourraient finir par basculer dans le camp majoritaire des opposants à la tenue de toute élection tant que les symboles du régime ne se retirent pas.
Un signe qui ne trompe pas sur l’état d’esprit qui règne actuellement au sein du pouvoir sur la défensive en dépit des discours trompeurs d’un Gaïd-Salah qui épuise ses dernières cartouches avant sa chute inéluctable.
T. M.
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