Pourquoi le moribond Gaïd-Salah implore les faveurs du puissant Poutine
Par Abdelkader S. – Entre assister à la cérémonie d’investiture du nouveau Président d’un pays voisin frère, démocratiquement élu et se rendre à Sotchi pour implorer les faveurs de la Russie dans cette phase cruciale de la crise politique en Algérie, Gaïd-Salah, vraisemblablement conseillé par son appareil diplomatique, désormais dédié à la défense des intérêts du système, a finalement décidé de tourner le dos au voisin et de dépêcher son porte-parole, Abdelkader Bensalah, auprès du puissant Poutine pour tenter, niaisement, de le gagner à la cause d’un régime agonisant.
Cette démarche, en tout cas, a le mérite de confirmer la distance qu’a prise le Kremlin vis-à-vis du commandement de l’armée en Algérie. Une distance dont les premiers signes sont apparus il y a quelques mois déjà lorsque l’ambassadeur de la Fédération de Russie à Alger, Igor Beliaev, démentait les propos que l’ancien secrétaire général du FLN Mohamed Djemaï lui attribuait, en les déformant pour faire accroire à un soutien de Moscou aux résidus du système Bouteflika.
L’ambassadeur avait affirmé que son pays suivait la situation qui prévalait en Algérie avec un intérêt soutenu mais ne s’ingérait aucunement dans les affaires intérieures du pays. Une gifle dont Gaïd-Salah semble encore ressentir la douleur au point de faire assumer à Abdelkader Bensalah la dégradante «mission de charme» face à un Vladimir Poutine, aucunement convaincu par le plaidoyer médiocre et mensonger de son interlocuteur intimidé, malade et bafouillant à l’image du système mourant qu’il représente.
«Les Russes ne sont pas bêtes à ce point pour s’appuyer en Algérie sur un Gaïd-Salah incultivé qu’ils ne connaissent que trop bien», affirmait récemment une source très informée à Algeriepatriotique. Or, les conseillers de Gaïd-Salah savent que la loi Khelil sur les hydrocarbures, sortie du fond du tiroir dix-ans après son élaboration par des experts américains, pour brader les richesses souterraines du pays contre le soutien de puissances occidentales et des «aides» financières de pétromonarchies du Golfe, notamment les Emirats arabes unis, est très mal perçue par l’allié traditionnel russe qui, tout en ne s’immisçant pas dans la crise algérienne – conformément à son principe immuable de non-ingérence –, ne se soucie pas moins de ses intérêts immédiats dans ce pays avec lequel il est lié par des liens historiques solides qui remontent à la Guerre de libération nationale.
Par ailleurs, expliquent des sources au fait du dossier, «Moscou ne s’acoquinera pas avec un régime provisoire, contesté et dont la durée de vie ne dépassera pas quelques mois», en précisant que la Russie «mise sur un partenaire important dans la région qui sera dirigé par un gouvernement crédible, avec lequel elle pourra envisager une relance des échanges fructueux et un renforcement des relations entre les deux pays».
A. S.
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