Saïd Sadi : «Le chef d’Etat virtuel Bensalah a reçu trois gifles en Russie»
Par Houari A. – Saïd Sadi n’y est pas allé de main morte pour dénoncer l’humiliante sortie du chef d’Etat fictif à Sotchi. «C’est donc un chef d’Etat virtuel chargé de protéger le pays des ingérences extérieures qui est allé à Sotchi rassurer le Président russe sur la situation qui prévaut dans la province méridionale de l’empire des tsars», a ironisé l’ancien président du RCD.
Pour Saïd Sadi, Abdelkader Bensalah et le pouvoir illégitime qu’il est parti représenter en Russie ont reçu trois «claques» de Vladimir Poutine, en regrettant que «la plupart des observateurs [n’aient] retenu que l’ironique sourire en coin de Poutine, oubliant le contenu verbal de sa réponse». La première gifle réside dans le fait que le Président russe ait parlé des «événements très importants» qui «sont en cours en Algérie», en réponse à la minimisation des faits par son interlocuteur algérien qui a parlé de «quelques éléments qui sortent dans la rue pour brandir des slogans». «Une lecture politique, même faite au premier degré, ne laisse aucun doute sur l’évolution de la position de la Russie qui appuyait encore l’idée du scrutin présidentiel il y a à peine quelques semaines. Politiquement, Moscou s’aligne sur Ottawa, Paris ou Berlin qui ignorent l’échéance du 12 décembre pour en appeler à la période de transition revendiquée dès le mois de février par les Algériens», explique Saïd Sadi.
Le deuxième camouflet, toujours selon Sadi, est perceptible dans le message adressé par Poutine au peuple algérien en ignorant superbement les tenants du pouvoir actuels à qui son souhait de voir le pays surmonter ses difficultés n’était pas adressé. «Deuxième claque, diplomatique celle-là, Poutine ne s’adresse pas aux dirigeants (…) mais au peuple algérien», écrit l’auteur de L’Algérie, l’heure de vérité, qui relève, non sans amertume – et c’est la troisième avanie –, que «lors de la séance de présentation rassemblant les chefs d’Etat africains, le protocole a relégué l’ancien protégé de Moscou à l’extrémité gauche de la photo officielle».
«La désillusion est à la mesure des dividendes attendus dans cet ultime pèlerinage. Délivrée dans un cénacle regroupant les grands pays africains, la réaction du Président russe résonne comme un faire-part funéraire adressé à la communauté internationale. L’ostentatoire prise de distance de Moscou marque un tournant dans la politique de fuite en avant de l’état-major de l’ANP qui a toujours considéré la couverture du Kremlin comme une assurance vie contre toute autre forme d’isolement diplomatique ou de pression politique», a conclu Saïd Sadi dans une analyse publiée sur les réseaux sociaux, en notant qu’«il reste à Gaïd-Salah les aléatoires complicités de pétromonarchies dont on sait qu’elles ont été récemment chargées par le tuteur américain de décliner une offre de service algérienne qui consistait à proposer d’installer en Algérie un autre Sissi».
H. A.
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