Quand le malaise de Lakhdar Bouregâa sème la panique au sein du pouvoir
Par Mohamed K. – Le malaise du moudjahid Lakhdar Bouregâa a semé un vent de panique au sein du pouvoir. Devenu l’icône par excellence du Mouvement de contestation populaire, l’ancien commandant de la Wilaya IV historique, respecté pour ses hauts faits de guerre durant la Révolution armée, Lakhdar Bouregâa provoquerait un tournant décisif dans le Hirak pacifique s’il venait à mourir en prison.
Si le décès du militant Kamel-Eddine Fekhar en prison n’a donné lieu qu’à une indignation et une condamnation qui n’ont eu aucun effet sur le pouvoir en place, y compris auprès des ONG internationales et des capitales occidentales, d’habitude promptes à sonner le carillon pour alerter sur les atteintes aux droits de l’Homme, un malheur qui atteindrait Lakhdar Bouregâa aurait des retombées gravissimes sur la stabilité du pays, les citoyens, jusque-là patients, y verraient un crime pur et simple, conséquence de l’entêtement de Gaïd-Salah à maintenir ce moudjahid en prison de façon arbitraire en dépit de son âge avancé.
Des millions de manifestants brandissent chaque vendredi le portrait de ce prisonnier politique dont les messages envoyés à partir de sa cellule au peuple sont accueillis par les citoyens comme des consignes à suivre dans leur combat pour le «recouvrement de l’indépendance», comme ils le crient à chacune de leurs marches historiques. «Nous avons libéré le territoire, à vous de libérer la patrie», a dit le moudjahid Bouregâa à l’occasion de la marche de vendredi dernier qui a coïncidé avec la célébration de la fête du déclenchement de la Guerre de libération nationale.
Lakhdar Bouregâa se trouve à l’hôpital Mustapha d’Alger, où une foule nombreuse s’est rendue dès hier soir pour lui exprimer son soutien indéfectible et faire parvenir un message clair au pouvoir illégitime, incarné par les résidus du système Bouteflika.
«Il est fort probable que Lakhdar Bouregâa soit libéré après l’intervention chirurgicale lourde qu’il a subie ou qu’il soit maintenu en résidence surveillée, l’octogénaire chef d’état-major de l’armée n’étant pas de nature à s’encombrer de sentiments quand il s’agit de sauvegarder son ego démesuré», a confié une source informée.
M. K.
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