Pacte avec le pouvoir : le Syndicat des magistrats au bord de l’implosion
Par Mounir Serraï – L’accord suite auquel le Syndicat des magistrats a décidé d’arrêter la grève illimitée ne semble pas satisfaire tout le monde.
Selon des sources internes au Syndicat, beaucoup de magistrats ont exprimé «leur grand mécontentement». Certains, ajoutent les mêmes sources, sont allés jusqu’à refuser de suivre la décision du bureau syndical d’arrêter la grève. D’ailleurs, nous signale-t-on, dans plusieurs tribunaux, des magistrats continuent d’observer le mouvement de grève.
Ce mécontentement est visible, poursuivent nos sources, aux tribunaux d’Oran, de Constantine, de Béjaïa, de Sétif et de Tizi Ouzou. Ces magistrats insatisfaits de l’accord conclu entre le Syndicat et la tutelle veulent une assemblée générale extraordinaire pour une consultation de la base sur le sujet et examiner les suites à donner à l’offre du ministère de la Justice.
Ces magistrats auraient même fait état de leur mécontentement au président du syndicat, Issad Mabrouk. Pour eux, la revalorisation des salaires et le réexamen au cas par cas des changements opérés dans le corps des magistrats ne suffisent pas pour annuler la grève.
Ces magistrats considèrent la revendication de l’indépendance de la justice comme essentielle pour qu’elle soit confinée dans une commission. Il est à souligner que c’est grâce à cette revendication greffée aux exigences sociales que le Syndicat des magistrats a suscité la solidarité et le soutien des citoyens. Mais après la décision d’arrêter la grève suite à la satisfaction des revendications sociales, beaucoup d’Algériens ont exprimé leur colère et indignation.
C’est aussi cette réaction qui semble pousser des magistrats à contester la décision du bureau syndical d’arrêter la grève. La tension est vive au sein de cette organisation syndicale pas comme les autres.
M. S.
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