Le pouvoir enfermé
Par Mohamed K. – Le pouvoir en place est tellement enfermé dans sa propre bulle et s’est tellement coupé de la réalité qu’il ne sait plus défendre ses propres intérêts, ni comment faire pour assurer sa propre survie. Il est dans une logique suicidaire qui peut, donc, être dangereuse pour le pays.
Incapable d’initier la moindre mesure d’apaisement, à quelques jours du coup d’envoi officiel d’une campagne électorale sur laquelle il a pourtant tout misé, le pouvoir s’enfonce et pousse ses propres partisans à se détourner de la mascarade électorale qu’il leur a promis. La vague de défections qui se poursuit dans les rangs des animateurs des différentes directions de campagne en est un signe.
L’ébullition qui a accompagné, lundi, le procès des 42 manifestants détenus pour déploiement du drapeau amazigh devant le tribunal de Sidi M’hamed et l’hospitalisation scandaleuse du moudjahid Lakhdar Bouregâa, le doyen des détenus d’opinion, il y a quelques jours, montrent dans quel esprit cet événement, décrit comme salutaire pour le pays, est préparé.
Le danger est que ce jusqu’auboutisme assumé du pouvoir trouvera certainement en face une détermination inébranlable qui, sans se transformer en nihilisme, peut prendre des formes insoupçonnées si le pouvoir continue à se claquemurer dans sa logique hostile à tout changement.
Des risques d’affrontements violents ne sont pas du tout à écarter, déjà pendant la campagne électorale. Un piège qu’il appartiendra aux animateurs du Hirak d’éviter à tout prix et de maintenir la dynamique pacifique… jusqu’au bout.
M. K.
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