Les partisans de la présidentielle hués et chassés dans plusieurs villes du pays
Par Mounir S. – Plusieurs marches et rassemblements ont été organisés contre «les promoteurs» de l’élection présidentielle. A Oran, des citoyens se sont mobilisés contre un rassemblement d’un groupe de partisans de l’élection présidentielle. Ce groupe, envoyé pour faire la promotion de ce processus électoral et défendre les «choix» du chef d’état-major de l’armée a été confronté à une «muraille humaine» opposée à cette présidentielle préparée et organisée par les résidus du système du président déchu, Abdelaziz Bouteflika.
En effet, les défenseurs de l’agenda du pouvoir se sont retrouvés vite noyés dans la foule qui rejette ce processus électoral et a fini par quitter les lieux. Une imposante marche et un rassemblement ont eu lieu au centre d’Oran, où des milliers de personnes ont affiché leur détermination à défendre leur «révolution» pacifiquement, et ce jusqu’à la satisfaction de leurs revendications qui consistent en le départ des résidus du système et en l’organisation d’une transition démocratique apaisée.
Mêmes scènes de rejet des «promoteurs de la présidentielle» ont été vues à Sidi Bel-Abbès. Des centaines de citoyens ont chassé un groupe pro-élection, qui a rapidement déserté les lieux. Des slogans contre l’élection du 12 décembre et dénonçant ceux qui font la promotion de ce processus électoral ont été entonnés. Les citoyens ont ainsi réussi à empêcher pacifiquement le rassemblement inspiré par le pouvoir. A Bordj Bou Arréridj aussi, les citoyens sont sortis au centre-ville pour conspuer et chasser des pro- électios. Ils ont ensuite sillonné la ville en scandant des slogans contre la présidentielle et contre les tenants du pouvoir. A Tébessa, des centaines de personnes ont investi le centre-ville pour chasser un groupe de personnes venues louer les «bienfaits de la présidentielle» et appuyer les décisions chef de l’état-major de l’armée.
Devant la détermination des citoyens, les partisans de la présidentielle ont vite fui les lieux, laissant par terre l’emblème national. Ces scènes nous rappellent celles de la veille à Annaba et à Constantine, où les citoyens opposés à l’élection ont empêché des rassemblements en faveur de ce processus électoral.
Ainsi donc, les Algériens, qui expriment les vendredis leur rejet de la présidentielle du 12 décembre et qui réclament le départ de tous les symboles du système en place, restent mobilisés durant la semaine pour contrer ce qu’ils qualifient de «contrerévolutionnaires» et faire entendre davantage leur voix. La situation est de plus en plus tendue.
La campagne électorale des cinq candidats à cette élection rejetée massivement s’annonce presque impossible. D’ailleurs, les panneaux d’affichage installés pour cette élection commencent à être occupés par les photos des détenus d’opinion.
M. S.
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