Premier jour de campagne électorale : Benflis et Bengrina hués et chassés par des citoyens
Par Mounir S. – La campagne électorale commence mal pour les candidats à l’élection présidentielle du 12 décembre. Les citoyens refusent d’accepter ce processus électoral et sont visiblement déterminés à faire entendre leur voix en se mobilisant contre les meetings de campagne.
Ainsi donc, à Alger, c’est à coups d’œufs et d’eau que le candidat islamiste Abdelkader Bengrina a été accueilli par une foule compacte qui scandait des slogans hostiles à la présidentielle. «Makach l’vot mâa al issabet (pas de vote avec les gangs)», scandaient des manifestants regroupés devant la permanence électorale de Bengrina pas loin de la Grande Poste. La forte mobilisation a contraint le candidat islamiste à revoir totalement son programme, en passant par le port d’Alger et en annulant sa tournée dans certains quartiers de la capitale et au niveau des maisons de la presse.
Ce premier jour de campagne n’a pas été meilleur pour le candidat Ali Benflis, qui a été conspué par des manifestants opposés à la présidentielle lors de son déplacement à Tlemcen. Benflis s’est d’ailleurs limité à une intervention dans une salle fermée. Abdelaziz Belaïd s’est déplacé dans des mausolées, évitant ainsi tout contact avec la population en ce premier jour de campagne. Idem pour le candidat Abdelmadjid Tebboune, qui a choisi l’hôtel El-Riadh de Sidi Fredj pour entamer sa campagne. Ainsi donc, c’est une campagne présidentielle en catimini, à cause, bien entendu, du refus populaire massif de ce processus électoral.
Dans les rues de la capitale, personne ne croit à ces élections. Les panneaux d’affichage sont vierges lorsqu’ils ne sont pas couverts de photos de détenus d’opinion ou de graffitis contre la présidentielle.
Le Hirak, ce mouvement populaire pacifique né le 22 février, ne se limite plus aux vendredis et mardis. Il s’étend désormais à toute la semaine, où de nombreux citoyens se mobilisent pour défendre leur position de «non-élection» jusqu’au départ des résidus du système Bouteflika.
M. S.
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