Démission, meetings empêchés, jet d’œufs : les pions du système craquent
Par Nabil D. – Premiers déboires des candidats du système à la présidentielle du 12 décembre ce dimanche, à l’occasion du premier jour d’une campagne électorale inédite. Les cinq prétendants à la fonction suprême contre la volonté populaire se sont confrontés, comme il fallait s’y attendre, à la riposte des citoyens qui les attendaient au tournant.
Hués, chahutés, chassés, forcés à se planquer derrière la police et la gendarmerie mobilisées pour leur assurer protection et couverture, les pions de Gaïd-Salah ont payé les frais d’une politique hasardeuse, décidée par les tenants du pouvoir illégitime actuels, et à laquelle ils ont adhéré, en s’exposant à la vindicte populaire et à la colère des citoyens de plus en plus nombreux à refuser ce qu’ils qualifient de mascarade électorale dont les jeux sont faits et les résultats connus d’avance.
Face à la répression du régime, les manifestants qui sont passés à de nouveaux modes d’action, sans pour autant dévier de la voie pacifique qu’ils se sont tracée, ont décidé de ne plus se laisser faire. C’est ainsi que des citoyens arrêtés pour avoir muré l’entrée d’une mairie en Kabylie ont été relâchés après de fortes pressions des populations locales.
Face à cette détermination citoyenne, une première défection a été enregistrée dans le camp du candidat favori, Abdelmadjid Tebboune, qui perd son directeur de campagne dès le premier jour. Ce désaccord survenu chez l’ancien ministre de l’Habitat sous Bouteflika est le prélude à de nombreux autres dans les heures et les jours à venir chez tous les candidats, estiment de nombreux observateurs qui notent que «la réalité du terrain finira par dissuader les partisans du régime les plus convaincus à persévérer dans cet entêtement à vouloir imposer au peuple, majoritaire, une élection qui sera de toute façon boycottée en masse, et qui ne fera que confirmer l’illégitimité du prochain président et risque même de faire plonger le pays dans une nouvelle période d’incertitudes».
«Il n’est pas exclu que des candidats dont les nerfs lâcheraient se retirent de la course», prédisent nos sources. «On a vu Azzedine Mihoubi craquer en direct dans une zaouïa à Adrar. Telle que présentée, l’image de l’ancien ministre de la Culture pourrait faire croire à une réaction émotive aux propos dithyrambiques du maître de la confrérie à son endroit, mais la vérité est autre : ces larmes sont l’expression d’une lourde pression psychologique qui fait peser de graves risques sur la santé mentale des candidats ainsi soumis à une contrainte qu’il leur sera de plus en difficile à affronter», expliquent nos sources.
N. D.
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