Ali Benflis insinue ou délire : «Je serai le premier Président légitime du pays !»
Par Mohamed K. – Nouvelle sortie abracadabrantesque d’Ali Benflis. Dans un entretien accordé au journal Asharq Al-Awsat, le candidat malheureux aux élections présidentielles truquées de 2004 et 2014 a affirmé, sans sourciller, que l’Algérie «aura son premier Président légitime après le 12 décembre», échéance pourtant imposée par le chef d’état-major de l’armée à partir d’une caserne.
«De deux choses l’une, rétorque une source informée : soit Benflis a reçu des garanties et se jette ainsi des fleurs car il sait que c’est lui qui sera déclaré vainqueur par l’administration de Bedoui le 13 décembre prochain, soit il donne un quitus à un des quatre autres pions que Gaïd-Salah aura déjà désigné comme futur chef de l’Etat quand bien même il sait que les bureaux de vote seront aux trois-quarts vides le jour de l’élection.»
Le fondateur de Talaie El-Houriyet, qui a intégré à son programme des mises en scène qui voudraient qu’il soit à l’écoute, y compris des opposants – ô combien nombreux ! – à la mascarade électorale dans laquelle il a obtenu le pathétique rôle de comparse, a ressassé sa rhétorique sur l’impérative nécessité d’aller aux élections car elles «font partie des solutions théoriques existantes qui prouvent qu’elles sont les plus rationnelles, les plus objectives, les plus sages et les plus pratiques pour permettre une sortie de crise rapide et définitive».
Ali Benflis, qui se cache ainsi derrière la «menace» que la période de transition réclamée par le peuple mais rejetée par lui et son mentor, le chef d’état-major de l’armée, ferait peser sur le pays, se trahit lorsqu’il jure par tous les dieux que, contrairement à sa bérézina électorale de 2004 et 2014, «cette fois-ci, le nom du vainqueur n’est pas connu à l’avance».
«On ne sait toujours pas, plusieurs jours après le début de la campagne électorale et plusieurs semaines après son annonce de défier le peuple majoritaire et de se placer dans le camp des résidus du système Bouteflika dont lui-même est accusé de faire partie, si Ali Benflis agit par perversion ou par ruse», s’interrogent des sources qui décèlent chez l’ancien chef du gouvernement les mêmes «symptômes de déni de la réalité» que chez l’ensemble des membres qui constituent le pouvoir illégitime actuel.
«Comment expliquer ces propos complètement insensés et délirants autrement que par un comportement inconscient de négation chez ce prétendant à la fonction suprême ?» commentent nos sources, selon lesquelles «Ali Benflis présente des signes évidents de frustration et de privation pour avoir échoué à occuper le siège d’El-Mouradia qu’il convoite, à vrai dire, depuis le premier mandat de Bouteflika dont il a voulu se servir comme courte-échelle qui allait, croyait-il naïvement, l’aider à escalader le mur de l’inexpugnable palais présidentiel».
Quatre mandats de Bouteflika plus tard, l’éternel perdant continue d’adopter l’attitude du léporidé courant dans un champ miné. A moins que son nom soit, cette-fois, sur les tablettes du chef de l’armée qui lui a préféré Bouteflika par deux fois.
M. K.
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