Procès «public» des anciens ministres : le pouvoir prépare le grand cirque
Par Kamel M. – Le pouvoir a laissé le clou du spectacle pour la veille de l’élection présidentielle du 12 décembre. Les Algériens auront droit, selon ce qu’annoncent les sources médiatiques proches des cercles de décision et qui en font des gorges chaudes, à un grand show, histoire de détourner l’attention de l’opinion publique. Mais les citoyens sont unanimes à dire que cette nouvelle manipulation du régime sera un autre coup d’épée dans l’eau, même si «ce lynchage judiciaire pourrait susciter la curiosité d’un grand nombre de téléspectateurs qui voudront voir les membres du clan jugés par des magistrats à la solde des autres membres du même clan», notent des sources informées.
«Le timing n’est pas fortuit, expliquent nos sources, qui mettent en exergue le comportement niais des tenants du pouvoir actuels qui s’accrochent ainsi à cette dernière bouée de sauvetage pour tenter, vainement, d’éluder le Hirak, du moins une partie de celui-ci, qui serait, dans leur naïve perception, accaparée par un procès digne des fictions hollywoodiennes.» «Mais le peuple a tout compris, et s’il suivra effectivement les épisodes de ce feuilleton de l’automne, ce ne sera que pour mieux dénoncer les fourberies du régime à travers les mises en scène grotesques qu’il découvrira au fil des auditions burlesques, auxquelles les décideurs du moment ont apporté les dernières retouches de sorte que la pièce de théâtre soit prête impérativement avant le 12 décembre», notent nos sources.
«Cette représentation scénique est la seule carte non violente qui demeure entre les mains du pouvoir face au tsunami des vendredis et des mardis dont le régime n’a pu camoufler l’ampleur face à l’impact des réseaux sociaux, en dépit des perturbations préméditées de l’internet et du musellement des médias publics et privés», souligne un expert en communication auteur de plusieurs ouvrages sur la propagande.
«Les tenants du pouvoir actuels en Algérie, bien qu’ils aient compris le rôle des réseaux sociaux qu’ils verrouillent et manipulent avec la complicité de puissances étrangères, restent archaïques dans leur mode de pensée et peinent à suivre l’évolution des mentalités. Ils s’accrochent à l’outil et oublient la masse critique, c’est-à-dire le Mouvement de contestation populaire, constitué dans son écrasante majorité par des jeunes cultivés et qui jonglent avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication», fait remarquer cette source qui évoque un «conflit de générations dans cette lame de fond qui finira forcément par balayer ce pouvoir anachronique, noyé dans ses archaïsmes ataviques».
K. M.
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