Washington confirme l’implication de Houda Feraoun dans la corruption
Par Kamel M. – Le secrétaire d’Etat américain a cité l’Algérie dans un message adressé aux ministres des Télécommunications réunis ce mardi à Bruxelles. «Huawei est accusé de corruption dans des pays comme l’Algérie, la Belgique et le Sierra Leone», a affirmé Mike Pompeo dans son réquisitoire contre le géant chinois des télécommunications. Si la guerre technologique qui met aux prises la première puissance mondiale et le géant chinois est loin de concerner l’Algérie, un pays très en retard sur tous les plans dans ce domaine, la déclaration du secrétaire d’Etat américain confirme, cependant, que le dossier Huawei en Algérie, dans lequel sont impliqués Houda-Imane Feraoun, de hauts responsables et des hommes d’affaires proches des cercles du pouvoir, est suivi à la loupe par l’ambassade des Etats-Unis à Alger et les services du renseignement américains.
En octobre dernier, un lanceur d’alerte algérien, membre d’une organisation indépendante de lutte contre le crime économique, affirmait que pas moins de cinquante plaintes ont été déposées auprès de la justice algérienne contre Houda-Imane Feraoun et ses proches collaborateurs mais que celle-ci, au lieu d’instruire les dossiers en sa possession qu’elle a complètement ignorés, a, au contraire, adressé une convocation à l’auteur des plaintes en question pour «diffamation».
Des dossiers volumineux ont été montrés par ce citoyen qui a pris sur lui de dénoncer la prévarication et la collusion entre les hommes politiques et les hommes d’affaires véreux, citant de nombreux noms, dont certains sont en prison et d’autres toujours en liberté car, a-t-il dit, «ils sont couverts par le pouvoir». Le lanceur d’alerte, qui s’est engagé à révéler le contenu de ces dossiers au fur et à mesure, a dit regretter de devoir agir ainsi après que la justice eut fait preuve de complaisance à l’égard des responsables incriminés «avec preuves et dossiers à l’appui».
Si plusieurs lanceurs d’alerte dénoncent les affaires de corruption, de détournement, de trafic d’influence et d’abus de pouvoir impliquant de hauts responsables toujours en liberté pour certains et encore en poste pour d’autres, dont la ministre de la Poste et des Télécommunications, c’est la première fois qu’un haut responsable étranger cite l’Algérie nommément dans cette affaire. Il reste à savoir comment le pouvoir illégitime en Algérie va réagir à cette déclaration de Mike Pompeo : va-t-il instruire la justice de convoquer l’inamovible ministre, va-t-il encore crier à l’ingérence étrangère ou va-t-il faire le mort ?
K. M.
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