Qu’a-t-il à cacher ?
Par Karim B. – L’information prête à sourire. Nos services des renseignements viendraient donc de découvrir que la direction de campagne du candidat Ali Benflis aurait été infiltrée par un «agent secret à la solde d’une puissance étrangère». «Waouh !» serions-nous tentés d’interjecter avec ébahissement en réaction à ce coup de filet magistral. Mais qu’a donc Benflis à cacher que les officines étrangères ne sachent ? Et qu’a-t-il donc de si important à dissimuler qui ne doive être connu des capitales étrangères ?
Comment expliquer cette autre tartufferie, encore une, ventilée à outrance par les relais médiatiques du pouvoir qui se félicitent de cet «exploit hors norme» ? Le fait est que les tenants du pouvoir et les cinq figurants qu’ils ont entraînés, forcés, dans leur entreprise hasardeuse ne savent plus où donner de la tête. La date fatidique du 12 décembre approche et toutes les manœuvres dont ils escomptaient qu’elles allaient affaiblir et diviser le Hirak ont fait pschitt.
Cette manigance a néanmoins le mérite de confirmer une fois pour toutes la collusion d’Ali Benflis avec le régime dont il s’est fait le complice, en se jetant à l’eau bien qu’il sache qu’il n’est pas celui sur lequel le commandement de l’armée et ses correspondants extérieurs ont jeté leur dévolu.
L’ancien directeur de campagne et Premier ministre de Bouteflika aura beau essayer de justifier sa participation à la prochaine mascarade électorale, il ne convainc personne, si bien qu’il est le candidat le plus ciblé par les citoyens dans ses déplacements sur le terrain pour animer ses meetings sous haute protection policière et dans des salles vides.
Ali Benflis serait-il un adepte de l’autoflagellation ? Bien sûr que non ! Résidu du système par excellence, il en connaît mieux que quiconque les arcanes, les méandres et les caves. Ses précédentes participations aux élections de 2004 et 2014 rejoignent, par leur pharisaïsme, celle de 2019 dans laquelle il accepte encore une fois de jouer le rôle très secondaire de coureur derrière celui dont il assurera la victoire contre un tabouret à l’ombre du palais.
K. B.
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