Ce que le député Brahim Hammouche a dit à Le Drian sur l’élection en Algérie
Par Nabil D. – Autant les médias inféodés au pouvoir ont crié à l’ingérence lorsque le Parlement européen a décidé d’aborder la question algérienne, autant ils se sont empressés de reproduire avec euphorie le contenu de la réponse éminemment diplomatique du ministre français des Affaires étrangères et le contenu, qu’on dit déformé, du message de «vœux» adressé par Emmanuel Macron à Abdelmadjid Tebboune par téléphone.
Mais quelle a été la question que le député français d’origine algérienne Brahim Hammouche a posée à Jean-Yves Le Drian ? L’élu, médecin de son état, a interpellé le chef de la diplomatie française sur les dépassements commis par le pouvoir en Algérie. «Il est temps de répondre à la société civile algérienne et de rompre ce silence extérieur, non seulement assourdissant mais particulièrement scandaleux», a-t-il dit.
«Dans le respect des principes fondamentaux démocratiques et de ce principe républicain constitutif de l’Algérie auquel nous sommes également attachés, du peuple, par le peuple et pour le peuple, en tout cas, avec ce peuple héros de la révolution démocratique qui doit être entendu dans ses revendications à la liberté et à la justice, je voudrais vous interroger sur la position de la France, sur les récents événements en Algérie, de vous dire si des mesures diplomatiques seront entreprises afin d’encourager le dialogue entre le régime algérien et le Mouvement populaire pacifiste», a demandé le député natif de Béjaïa.
«M. Abdelmadjid Tebboune vient d’être désigné nouveau Président de l’Algérie lors d’une élection à l’abstention record et qui s’est déroulée dans un contexte qui, vous l’avouerez, fut pour le moins particulier. Nul n’ignore, en effet, qu’une vaste campagne d’intimidation et de répression a été menée par le régime algérien contre les manifestants. Ces derniers ont contesté ces derniers mois la légitimité de ces élections car ils les considéraient comme un simulacre de démocratie. Ce Mouvement a permis de recréer une certaine cohésion, une dignité au sein de la population algérienne. Les manifestants réclament toujours le départ du système. Depuis dix mois, des milliers de personnes manifestent dans la rue de manière calme et pacifique, jour comme nuit. Ce Mouvement est présent partout aujourd’hui dans le pays», a souligné Brahim Hammouche.
«Plusieurs interpellations musclées d’étudiants, de militants et de journalistes et des actes de violence policière ont été dénoncés. Ces arrestations font suite à d’autres arrestations», a-t-il, enfin, rappelé en énumérant les noms de quelques détenus d’opinion, entre autres, avant d’exiger du gouvernement français une position claire sur les événements qui secouent l’Algérie depuis près d’un an.
N. D.
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