Première apparition publique des fils de Gaïd-Salah mis en cause par Tliba
Par Abdelkader S. – Première apparition publique des fils de l’ancien chef d’état-major de l’armée au Palais du peuple, ce mercredi matin, où est exposé le corps de Gaïd-Salah, mort lundi à Alger. Les caméras des chaînes présentes en force à la cérémonie de recueillement sur la dépouille de celui dont le peuple réclamait le départ depuis plusieurs mois ont zoomé sur ses enfants auxquels Abdelmadjid Tebboune, très affecté, a présenté ses condoléances en les serrant dans ses bras.
Les fils de Gaïd-Salah avaient été mis en cause dans de graves affaires de détournement de foncier, de trafic d’influence et d’abus de pouvoir à Annaba. Des révélations que le député déchu de son immunité Baha-Eddine Tliba avait faites à partir de son exil éphémère en Tunisie, par le biais du journaliste algérien installé en Grande Bretagne Saïd Bensedira. L’ancien associé des enfants de Gaïd-Salah les avait notamment accusés d’avoir causé la mort de l’ancien wali d’Annaba, Mohamed-Mounib Sendid, due à un infarctus du myocarde suite aux pressions qu’il avait subies de la part de la mafia locale. Les citoyens d’Annaba n’ont pas manqué de dénoncer cet état de fait lors de leurs manifestations, exigeant que toute la vérité soit faite sur la mort de l’ancien wali.
L’ex-député avait exigé que la justice accepte d’instruire sa plainte qu’il voulait déposer au tribunal d’Annaba contre les fils du général Gaïd-Salah et de son gendre, qui occupe un poste de complaisance à l’ambassade d’Algérie à Paris, toujours selon Baha-Eddine Tliba qui a fait état de nombreux dépassements dans la passation de marchés illégaux ainsi que l’accaparement d’espaces publics de façon abusive pour y implanter leurs projets hautement lucratifs au détriment de l’intérêt général.
Aucune suite n’a été donnée à ces dénonciations gravissimes et aucune source n’a démenti les informations révélées par celui qui sera enlevé quelques jours plus tard à Nabeul, en Tunisie, et rapatrié de force par des agents des services secrets algériens, après qu’il eut été piégé par des officiers avec lesquels il affirme avoir eu des rapports «quasi filiaux» et qui lui avaient promis de faire en sorte que sa mère soit exfiltrée pour le rejoindre en Tunisie.
Le dossier sera-t-il rouvert maintenant que l’omnipotent Gaïd-Salah n’est plus là pour couvrir les frasques de son entourage immédiat ? Rien n’est moins sûr au regard de la continuité du système Bouteflika que l’ancien chef d’état-major, traité comme le véritable chef de l’Etat même après sa mort, s’est évertué à sauver avant de passer l’arme à gauche.
A. S.
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